En cette journée internationale contre l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie, on te propose 10 trucs pour être un.e meilleur.e allié.e.

Cette liste n’est évidemment pas exhaustive et ne correspond pas à un manuel d’instruction. Le premier step? comprends qu’il n’y a pas d’allié.e parfait.e. Le but, au final, ce n’est pas de pouvoir écrire sur ton CV que tu maîtrises l’allyship à 110%. L’objectif, c’est de rendre le monde un peu plus sécuritaire et bienveillant envers les personnes issues de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres. L’apprentissage est une expérience continue, c’est correct de ne pas tout connaître dès tes premiers instants de conscientisation. Cela dit, sois prêt.e à déconstruire ce que tu considères comme « la norme » et à être conscient.e de tes propres biais et préjugés.

1. Évite les questions intrusives 

« Fais-tu le ciseau ? »

« As-tu fait le changement de sexe ? »

« As-tu déjà couché avec une femme/un homme ? »

Ce sont probablement toutes des questions que tu ne penserais même pas poser à une personne cisgenre et/ou hétérosexuelle.

2. Respecte les safe spaces 

Si un événement queer est annoncé, de grâce, ne te pointe pas avec ta gang de chums hétéros. Si une personne mentionne dans une annonce de recherche de colocation ne pas vouloir vivre avec un homme cishétéro, ne va pas laugh react à sa publication. Si ces requêtes sont formulées, c’est parce que les personnes concernées sont à la recherche d’un safe space, un endroit où iels pourront être elleux-même sans être perpétuellement sur leurs gardes. Si tu trouves ça ridicule, c’est probablement parce que tu te trouves dans une position nettement plus privilégiée que les personnes à l’origine de ces demandes. Tout le monde devrait pouvoir fréquenter et vivre dans des endroits où iels se sentent en sécurité. C’est malheureusement bien rarement un droit acquis ou garanti pour plein de personnes issues de la communauté. De plus, un safe space permet aux personnes queers de pouvoir ouvertement démontrer de l’affection pour leur.s partenaire.s sans se mettre en danger. C’est beaucoup plus difficile à trouver pour une femme trans que pour un homme cis, that’s a fact. Retourne au Warehouse bar et gère-toi.

3. Fais tes devoirs 

Informe-toi ! Ce n’est pas toujours aux personnes queers de voir à l’éducation collective. Ça devient rapidement lourd de toujours devoir justifier le pourquoi du comment. Tu peux commencer en t’informant sur l’historique des luttes des personnes queers. Tu peux googler les trois mots suivants : patriarcat, hétéronormativité et cisnormativité. Tu peux écouter quelques épisodes du podcast 2fxfslematin. Tu peux même faire un tour à l’Euguélionne, la super cool librairie féministe et coop de solidarité juste à côté du métro Beaudry, qui déborde de livres sur les enjeux LGBTQIA2+.

4. Fais attention au outing*

*Le outing consiste à divulguer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne queer sans son consentement.

Si une personne te confie son homosexualité, ou sa transidentité, par exemple, c’est qu’elle te fait probablement confiance. Ce n’est pas parce que tu es au courant que tout le monde l’est. Dans une société aussi violente et stigmatisante à l’égard des personnes queers, il est important de respecter la confidentialité de celles-ci. Les discriminations institutionnelles sont bel et bien toujours présentes dans un Occident qui aime ben gros se croire progressiste. Fais attention !

5. Écoute

Être un.e bon.ne allié.e, c’est aussi écouter sans juger lorsqu’on te partage une expérience personnelle. Tiens compte de l’identité et de la réalité des personnes issues de la communauté LGBTQIA2+ dans ton quotidien, sans remettre en question leurs vérités. Soutiens les personnes queers (et toutes les victimes) qui dénoncent les agressions qu’iels ont subies. Cède ta voix aux personnes marginalisées au lieu de parler en leur nom. Écoute. C’est parfois difficile d’accepter qu’il puisse y avoir tant de violence quand on ne l’a pas vécue soi-même, mais ça n’empêche pas qu’elle existe. Oui, même ici, au Québec.

6. Utilise un langage inclusif

Essaie de t’habituer à utiliser des adjectifs non genrés et à prioriser des tournures de phrases inclusives. Le langage évolue, il ne sert à rien de se rattacher à de vieilles règles grammaticales désuètes. Habitue-toi à mentionner tes pronoms lorsque tu te présentes, c’est définitivement une pratique à normaliser. Si tu fais une erreur, excuse-toi (mais n’en fais pas tout un plat). Don’t make it weird.

7. Offre un support financier & pay for your porn

Si c’est quelque chose de réaliste et d’envisageable pour toi, tu peux donner à plusieurs organismes, dont : 

  1. Le Groupe de Recherche et d’Intervention Sociale (GRIS) – Montréal, qui a pour mission de favoriser une meilleure connaissance des réalités LGBTQIA2+ et de faciliter l’intégration des personnes gaies, lesbiennes, bisexuelles, pansexuelles, trans et non-binaires dans la société. Tu peux faire un don ici.
  1. Interligne, qui consiste en un service d’aide et de renseignements pour les personnes concernées par la diversité sexuelle et la pluralité des genres. Tu peux faire un don ici
  1. AGIR Montréal (Action LGBTQIA2+ avec les Immigrant.e.s et Réfugié.e.s) qui a pour mission de développer et d’offrir des services, de l’information, des programmes et des ressources, en plus de protéger et de défendre les droits légaux, sociaux et économiques des migrants (demandeurs d’asile, réfugiés, immigrants et ceux ayant un statut indéterminé) de la communauté LGBTQIA2+ de Montréal. Tu peux faire un don ici.

Tu peux également soutenir les travailleur.euse.s du sexe queer en payant pour avoir accès à du contenu pornographique inclusif et féministe. Si la pornographie audio t’intéresse, offre-toi un abonnement Dipsea, sans hésiter. Tu me remercieras plus tard ! 😉

8. Ne fais pas de suppositions

N’essaie pas de deviner l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne. Pratique-toi à ne pas supposer que tout le monde est cishétéro autour de toi. Petits trucs : Au lieu de demander à quelqu’un s’iel a « une blonde » ou « un chum », tu peux lui demander s’iel a « un.e partenaire » (si le contexte est approprié, bien sûr). Petit rappel : l’expression du genre n’est pas nécessairement liée à l’identité de genre de la personne ou à son orientation !

9. Ne tolère pas les commentaires queerphobes dont tu es témoin

La confrontation de tes proches peut te paraître désagréable ou te rendre inconfortable, mais elle n’est rien comparée à tous les traumatismes auxquels la communauté LGBTQIA2+ est quotidiennement confrontée. En tant qu’allié.e.s, on ne peut plus laisser passer des commentaires homophobes ou des petites blagounettes transphobes comme si ce n’était rien de grave. Que ce soit en ligne ou en « vrai », on ne peut plus rester silencieux.euses, les bras croisés à vivre notre best life quand des personnes issues de communautés marginalisées se font gratuitement dénigrer. On est en 2022, à un moment donné, ça fera.

10. Assure-toi de ne pas t’allier à des TERF*

Les TERF (Trans-Exclusionary Radical Feminist) sont des militant.e.s « féministes » qui refusent d’inclure les droits des femmes trans dans leurs luttes et revendications. Certain.e.s considèrent même que les femmes trans représentent une menace à leur sécurité et à leur émancipation. 

Lorsque tu supportes ou consommes du contenu féministe, assure-toi que les personnes à l’origine de ce contenu ne sont pas des TERF. Parfois, leur transphobie est subtile ou même dissimulée, mais garde l’œil ouvert : il ne faut pas conférer de plateforme à ces gens-là.

Trans women are women

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À propos de Margot Chénier

Rédactrice et spécialiste des réseaux sociaux | Pronoms : elle/la | Diplômée en Études Féministes, je poursuis présentement mon parcours universitaire en Film Studies. Je suis une grande fan de tout ce qui vibre, qui brille ou qui pétille. J’ai Bye bye mon cowboy de pognée dans la tête 24/7. Je prends plaisir à mettre feu aux normes sociales pernicieuses et désuètes. On me qualifie parfois de «radicale», mais je ne vois pas ce qu’il y a de radical à vouloir anéantir la réputation de Woody Allen et la culture du viol. J’ai horreur qu’on utilise le terme vagin pour parler de vulve. Je passe le plus clair de mon temps à faire des rants contre la culture des diètes et le film Never been kissed. If you need me, I’ll be eating 5lbs of asparagus in the corner.

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