Pas toujours facile de se définir comme personne. Encore moins quand on essaie de mettre une étiquette sur quelque chose d’aussi intangible que l’identité de genre. Voici 12 termes pour t’aider à trouver les bons mots.

Vite vite, on te rafraîchit la mémoire : l’identité de genre, ça se passe dans ton cerveau et ça se développe au cours de la vie. C’est comment tu te perçois comme personne. Ça n’a rien à voir avec tes caractéristiques sexuelles biologiques, et encore moins avec ton orientation sexuelle. Et surtout, ce n’est pas un choix. (Si c’est encore flou pour toi, on te recommande de lire notre article sur le sujet.)

Ferme les yeux, prends une pause méditation et prépare-toi à élargir tes horizons — et surtout ton vocabulaire. On te présente 12 mots pour mieux comprendre cette dimension humaine invisible, dont l’existence est trop souvent doutée.

7 identités et leur définition

Avant tout, on se doit de te dire qu’il existe plusieurs identités de genre — bien plus que ce qu’on va voir ici. Mais on pense que c’est un bon point de départ pour comprendre la réalité dans laquelle on vit : homme et femme, ce sont loin d’être les deux seules possibilités — et mettons que ça fait assez longtemps comme ça que ces deux-là volent la vedette. Pleins feux sur la non-binarité.

Non-binaire

Une personne non-binaire ne se reconnaît pas dans une identité traditionnelle d’homme ou de femme. Certaines personnes se définissent comme étant non-binaires en soi, mais c’est aussi un terme parapluie qui englobe les identités autres qu’homme ou femme — comme agenre, pangenre, etc.

Agenre

Être agenre, c’est ne se reconnaître dans aucune identité de genre. Mettons qu’on voit l’identité binaire (homme ou femme) comme un spectre, la personne agenre se situe en dehors de ce spectre.

Pangenre

Une personne pangenre, c’est quelqu’un qui se définit par plusieurs genres en même temps. Ça peut être une combinaison de genre, comme s’identifier à la fois comme femme et homme, ou même se percevoir comme toutes les possibilités de genre en même temps.

Bispiritualité

La bispiritualité, c’est une notion ancrée dans la culture des peuples autochtones de l’Amérique du Nord. Les êtres bispirituels incarnent un esprit féminin et masculin à la fois, ou sont des personnes dont l’identité ou l’orientation ne sont pas contraintes par la binarité homme/femme. 

Bref, la bispiritualité, ça reflète la compréhension et la tradition de diversité sexuelle, des genres et des orientations de ces peuples. Si tu n’es pas toi-même autochtone, évite de t’identifier avec ce terme. L’appropriation culturelle, c’est non.

Genre fluide

Quelqu’un de genre fluide, c’est une personne dont l’identité de genre fluctue. Parfois, on se perçoit comme femme, d’autre fois, comme homme. Mais on peut aussi se percevoir comme agenre par moment ou pangenre. Bref, ça dépend vraiment de la personne et les possibilités sont variées.

Trans

Être une personne trans, c’est s’identifier à un genre différent de celui assigné à la naissance. Oui, si on se fie à la définition, tous les genres listés ci-haut tombent sous l’ombrelle du terme trans. Sauf que les personnes concernées peuvent s’identifier comme telles, ou comme n’importe quel autre genre.

Besoin d’un exemple ? La youtubeuse québécoise Gabrielle Marion, ouvertement trans, s’identifie comme femme. D’ailleurs, si tu veux en savoir plus sur la réalité des personnes trans, on te suggère fortement de jeter un coup d’œil à sa chaîne. Elle touche à tous les sujets, sans tabous et de manière super simple et amicale, comme si on était tous sa grande chum de fille. En tout cas, nous on est fan.

Cisgenre

Une personne cis, c’est quelqu’un dont l’identité du genre correspond au sexe assigné à la naissance. C’est tout le contraire d’une personne trans. Par exemple, si tu es née avec un sexe féminin et que tu t’identifies comme femme, tu es une femme cis, comme notre Céline nationale, par exemple.

5 autres termes reliés à l’identité de genre

Outre les identités en soi, on s’est dit que tu pourrais aussi trouver intéressant d’étendre ton vocabulaire par rapport au genre en général. T’sais, question d’être un.e bon.ne allié.e, et d’aider à normaliser le tout.

Cisnormativité

Tant qu’à s’informer, autant commencer avec l’éléphant dans la pièce : la cisnormativité. C’est le principe qu’à cause du contexte culturel ou social, on pense que tout le monde est cisgenre, et que c’est ça la norme — alors que c’est faux. Résultat : les personnes trans et sur le spectre de la non-binarité sont marginalisées.

Mégenrer

Mégenrer, c’est l’action d’attribuer le mauvais genre à quelqu’un ou d’utiliser le mauvais pronom pour faire référence à une personne, que ce soit intentionnel ou non. Et c’est vraiment poche, même blessant, pour la personne à qui ça arrive. Penses-y : pour toi, c’est peut-être une simple erreur. Mais pour la personne, c’est une autre microagression qui s’ajoute à ce que l’on ne peut imaginer qu’être une longue liste. T’sais l’expression « la goutte qui fait déborder le vase » ? Ben son vase est peut-être déjà bien rempli. 

Le problème, c’est qu’on assume souvent le genre d’une personne, au lieu de la laisser nous le dire. T’sais quand on te parlait de cisnormativité plus haut… Comment éviter les erreurs ? En utilisant des termes moins genrés, surtout dans une situation où tu ne connais pas la personne à qui tu t’adresses. Donc, la prochaine fois que tu te commandes un café chez Starbucks, c’est pas nécessaire de dire « Merci Madame », un simple merci suffit, et tu es certain.e de ne mégenrer personne !

Tu remarqueras peut-être que tranquillement, certaines personnes — même cis — commencent à indiquer leurs pronoms dans leur signature de courriel, ou dans leur bio Instagram par exemple. On t’invite à faire pareil, même si ton expression de genre indique clairement ton identité. Ça évite bien des malentendus et ça aide à combattre la cisnormativité. Et pourquoi pas rajouter cette étape quand tu rencontres des gens en personne aussi ? Ça se fait t’introduire en mentionnant aussi tes pronoms. « Salut, moi c’est Laurence. Mes pronoms sont elle/la. » Tu pourrais aussi demander ceux de la personne avec qui tu fais connaissance. Par contre, on te conseille d’éviter de demander directement le genre auquel la personne s’identifie. Mettons que ça serait plutôt déplacé.

Dysphorie de genre

La dysphorie, c’est un terme utilisé pour désigner un profond sentiment d’inconfort et de détresse qu’une personne peut ressentir lorsque son identité ne correspond pas à son sexe assigné à la naissance. C’est pas juste « être mal dans sa peau ». C’est beaucoup plus puissant et déstabilisant.

Non-conformité de genre

La non-conformité de genre, ça n’a pas rapport à ton identité, mais plutôt à ton expression du genre. Ça veut dire que tu ne suis pas les normes culturelles traditionnellement attribuées à ton genre par la société. Ça peut transparaître de toutes sortes de manières, comme dans l’intonation de ta voix, tes intérêts, ton choix de carrière, ou tes choix vestimentaires, comme le fait si bien Billy Porter, dont la robe de soirée avait fait jaser aux Oscars en 2019. 

Iel

Iel, c’est un des nouveaux pronoms personnels neutres. Au lieu d’utiliser les pronoms il ou elle pour faire référence à soi-même, une personne qui ne s’identifie pas par le genre féminin ou masculin peut avoir recours à iel. C’est relativement récent comme mot dans la langue française, mais nous, on l’aime bien (d’ailleurs, on l’utilise souvent dans nos articles). Et puis tu vas voir : plus on y a recours, plus c’est naturel à utiliser ! C’est juste une question d’habitude.

Comment s’y prendre ? Comme n’importe quel autre pronom :

  • Iel a commandé une poutine.
  • Sais-tu s’iel va venir au party ce soir ?
  • Pis, comment qu’iel va ?

On te laisse mariner sur ces quelques mots, question qu’ils soient bien ancrés dans ton cerveau, avant de t’en faire découvrir plus sur la diversité sexuelle et des genres. Prêt.e à aller plus loin ? Jette un coup d’œil à nos autres articles !

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À propos de Laurence Gribling

Rédactrice | Pronoms : elle/la | Fan de café, féministe intersectionnelle, cat lady, et nomade à mes heures, j’ai porté plusieurs chapeaux avant de prendre celui de rédactrice en chef pour JUST A LITTLE FUN. Entre deux jeux de mots et une référence de culture pop, j’espère aider à changer les normes, à éclaircir les tabous, bref, à shaker un peu la sexualité pour la débarrasser de ses chaînes, un article à la fois.

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