Prendre la pilule en continu pour ne pas « scrapper » ses vacances avec ses menstruations…
S’organiser pour avoir ses règles la semaine pour pouvoir faire l’amour durant la fin de semaine…
Demander à ses ami·e·s de regarder ses fesses pour être certain·e que rien n’a débordé dans ses jeans…
Avoir honte de ressentir du désir sexuel pendant ses menstruations parce que « c’était vraiment dégueu »…
Est-ce que tu te reconnais aussi dans ces affirmations ?
Durant tellement d’années, j’étais fâchée contre mon cycle menstruel qui était un poids, un frein, un obstacle à ma vie. Pendant longtemps, j’ai voulu effacer toutes traces de mes menstruations.
Mais j’ai fini par changer ma vision, j’ai accueilli tout le savoir que mon cycle avait à m’enseigner et j’ai appris à déchiffrer les signes que mon corps m’envoie.
Tu trouveras dans cet article tout ce que j’aurais aimé savoir plus tôt sur mon cycle menstruel afin de t’offrir un peu plus de support et de paix intérieure — et peut-être même de l’honorer.
C’est quoi au juste le cycle menstruel (et non, ce n’est pas juste tes menstruations) ?
On fait souvent cette erreur d’affirmer que cycle menstruel et menstruations sont synonymes. En fait, tes menstruations font partie de ton cycle menstruel, mais elles représentent au maximum 5 à 7 jours d’un cycle d’environ 28 jours*.
Le cycle menstruel englobe aussi la période préovulatoire (période folliculaire), la période ovulatoire et la période prémenstruelle (période lutéale).
Et on pense généralement que les menstruations sont la star de notre cycle, mais j’ai des petites nouvelles : c’est plutôt l’ovulation qui run le show. C’est le moment de ton ovulation qui va prédire si et quand tu auras tes menstruations. Donc, pas d’ovulation = pas de menstruations. Et à partir de ton ovulation, tu peux compter entre 12 et 14 jours jusqu’à tes prochaines règles.
Avoue que tu aurais aimé qu’on te dise ça plus tôt toi aussi !
*Si ton cycle ne dure pas 28 jours, no stress ! La durée moyenne peut varier entre 25 et 35 jours environ.
L’importance d’observer ton ovulation
Parlant de star du show, les deux hormones sexuelles qui contrôlent l’ovulation sont les estrogènes et la progestérone. Pour les personnes qui subissent une anovulation (absence d’ovulation), les niveaux d’estrogène et de progestérone ne sont pas optimaux. Par exemple, les personnes qui choisissent une contraception qui supprime l’ovulation, comme la pilule, l’anneau ou le stérilet avec hormones.
Non seulement ces hormones ont-elles un impact sur l’ovulation, mais elles affectent également les fonctions cérébrales, le cycle de sommeil, la densité osseuse et la santé cardiaque, entre autres. Toutes des fonctions pas mal importantes si tu veux mon avis !
Ce que ça veut dire, c’est que les estrogènes et la progestérone aident ton cerveau à fonctionner correctement et à stabiliser ton humeur. Ton rythme circadien, la régulation du sommeil, est assuré par les estrogènes. Donc, si tu as un faible taux d’estrogènes, c’est possible que tu vives plus d’insomnie et de difficulté à dormir.
Important à savoir aussi : la densité osseuse est aussi maintenue par des niveaux d’estrogènes en santé. Donc, moins d’estrogènes = plus de risques d’ostéoporose et de maladies cardiaques.
Maintenant que tu as compris que ton ovulation est très importante pour ta santé globale, il existe plusieurs façons de l’observer. Ma préférée : la symptothermie.
En gros, cette méthode te permet soit d’éviter ou de vivre une grossesse. Tu peux observer le moment de ton ovulation selon des « symptômes » précis, comme ta température basale, ta glaire cervicale ou la position de ton col de l’utérus.
Je t’invite à consulter le site de Séréna Québec pour plus d’infos sur la symptothermie et si tu souhaites la pratiquer comme moyen de contraception.
Les 4 saisons du cycle et ce qu’elles mangent en hiver
Notre cycle menstruel se divise en 4 saisons assez distinctes, soit l’hiver, le printemps, l’été et l’automne. Chaque saison est unique à chaque personne et aura certains effets sur celle-ci, comme avoir un impact sur le niveau d’énergie, par exemple.
C’est très probable que tes saisons ne soient pas exactement de la même durée à chaque cycle. C’est là qu’arrive la beauté d’utiliser un journal ou une application pour noter les éléments importants au quotidien (voir plus bas pour plus d’infos sur l’observation de ton cycle).
L’HIVER — période menstruelle (jour 1-6 environ)
Le premier jour de ton cycle, les menstruations. Une saison douce où l’invitation est à prioriser le repos et l’introspection. C’est le moment idéal pour remplir ta tasse et tes besoins en premier et récupérer ton énergie. Aussi, c’est 100% normal et valide de vivre de la dysphorie pendant cette période de ton cycle.
LE PRINTEMPS — période préovulatoire (jour 7-14 environ)
La saison du renouveau. Une saison où notre énergie a tendance à augmenter et notre métabolisme est plus actif. C’est le temps d’essayer de nouvelles choses et de dépenser ton énergie en bougeant plus par exemple.
C’est aussi le moment idéal pour planifier tes prochains objectifs parce que c’est à cette période que le cerveau a la meilleure capacité de concentration.
L’ÉTÉ — période ovulatoire (jour 15-21 environ)
La saison où tu te sens (généralement, mais pas toujours) plus en confiance et prêt·e à dominer le monde ! L’essentiel, c’est de trouver et respecter ton équilibre pour ne pas t’épuiser. C’est la saison pour dire oui aux nouvelles opportunités, aux rencontres, aux nouvelles relations.
L’AUTOMNE — période prémenstruelle (jour 22-28 environ)
La saison du syndrome dont on ne doit pas prononcer le nom (aka le SPM). C’est normal de sentir que tu as moins d’énergie, d’être plus inconfortable dans ton corps et d’avoir moins de contrôle sur tes émotions. C’est une période pour pratiquer la bienveillance envers toi-même, ajouter plus de lenteur et de doux à ta routine.
Un mot sur le désir sexuel
Chaque personne menstruée vit son cycle différemment. L’important ici c’est, comme toujours, d’être à l’écoute de ton corps et de respecter ton rythme. C’est normal d’avoir des fluctuations au niveau de ton désir sexuel durant ton cycle (envie de pratiques différentes, plus ou moins de lubrification, douleurs, etc.) à cause des hormones, mais probablement aussi à cause de toutes sortes d’autres raisons et c’est essentiel d’en tenir compte et d’en parler ouvertement avec tan partenaire.
Une boussole pour mieux te comprendre
Je crois sincèrement que notre cycle est un excellent outil pour se connecter à notre ressenti, autant dans notre corps que dans notre cœur et notre esprit. Il nous permet également de revoir notre vision de la productivité et d’ajuster nos activités afin de nous assurer de maintenir un rythme durable sans nous épuiser. Bye bye productivité toxique !
J’ai encore de la difficulté à mettre en mots ce sentiment de se sentir soutenu·e par une force à l’intérieur de nous, de découvrir une boussole, un GPS intégré en soi qui nous aide à naviguer notre quotidien beaucoup plus simplement.
Mieux comprendre ton cycle et ses saisons, c’est mieux se comprendre soi. Si tu en as la possibilité, tu pourras peut-être même utiliser cette information pour synchroniser ton horaire, tes activités, tes projets, etc. avec ton cycle, et être en mesure de reprendre ton pouvoir, ou du moins d’être un peu plus indulgent·e envers toi-même — c’est normal de ne pas toujours déborder d’énergie ! Comprendre son cycle, c’est aussi se connecter au rythme de ton corps, un rythme beaucoup plus sain et durable pour toi, les autres humains et notre planète.
Mais comment s’y prendre et par où commencer ? Je te propose d’adopter la pratique de noter tes observations au sujet de ton cycle quotidiennement dans un journal ou une application (j’aime utiliser Clue).
Tu seras bientôt en mesure de bien comprendre tes différentes saisons intérieures qui se succèdent durant ton cycle. Dans l’intention d’optimiser ta productivité, ce sera important de miser sur tes forces et être à l’écoute des défis de chaque saison intérieure. Voici un guide où je t’explique de A à Z comment débuter ta pratique d’observation.
Être à l’écoute de son corps
L’observation et l’acceptation de ton cycle menstruel peuvent *littéralement* changer ta vie. La connaissance de ton cycle t’apporte une plus grande compréhension de tes patterns émotionnels et davantage de bienveillance.
Dans le processus, tu te libères des attentes toxiques de la société quant à la productivité (et non, ce n’est vraiment pas facile, mais ça vaut la peine de faire le travail). L’idée est de te sentir profondément en connexion avec tes besoins et la force de ta nature cyclique.
