Dernièrement, dans un sondage Instagram, plusieurs ont démontré de l’intérêt pour la non-monogamie consensuelle. Voici donc nos trucs et astuces pour t’aider à entamer la discussion avec tan partenaire si l’idée d’explorer d’autres configurations relationnelles que la monogamie te donne envie.

Déjà en couple, mais tu songes au fait que la vie à deux n’est peut-être pas ton idéal ? L’idée d’explorer sexuellement, de partager des moments d’intimité, ou de développer de nouvelles connexions émotionnelles avec d’autres te titille ? C’est normal. Contrairement à la croyance populaire, la monogamie n’est pas pour tout le monde. Entre en jeu, la non-monogamie consensuelle. 

La quoi ? On t’explique tout dans ce post.


Comment savoir si tu es fait.e pour une relation non monogame ? Quelques indices :

  • L’idée de la non-monogamie t’intéresse.
  • Tu as envie d’explorer des fantasmes ou des désirs sexuels qui ne sont pas dans les goûts de ta douce moitié, ou tu aimes la diversité sexuelle.
  • Tu reconnais qu’une seule personne ne peut pas combler tous tes besoins.
  • Ta présente relation va plutôt bien, et l’idée d’être non monogame n’est pas un dernier recours ou une solution pour la rescaper.
  • Tu aimes voir tan partenaire s’épanouir, même lorsque tu n’es pas toi-même la raison de cet épanouissement.
  • Tu es un.e pro de la communication.

Tu te reconnais là-dedans ? Que tu sois avec la personne depuis des lunes ou que votre histoire ne fasse que commencer, si l’envie te prend de découvrir l’univers de la non-monogamie et d’ouvrir ta relation, tu devras d’abord en discuter avec tan partenaire, et surtout, établir un plan de match.

🔑 La clé du succès de toute relation non monogame, c’est la communication. Avant, pendant et après. Bref, tout le temps.

Sois clair.e dans tes intentions

Aucun doute, la communication est essentielle au succès d’une relation ouverte. Mais pour qu’elle soit efficace, inutile de tourner autour du pot : tu dois dire les choses, telles qu’elles sont. L’honnêteté et la transparence sont primordiales dans une relation non monogame, et il est nécessaire que tu t’affirmes et que tu te prononces sur tes besoins, tes craintes, tes désirs ou tes frustrations. Tout comme tan partenaire doit le faire aussi. Cela dit, il faut quand même savoir comment dire les choses ! Une discussion calme et posée s’impose pour pouvoir bien vous comprendre.

Si vous n’avez jamais eu de réelle discussion par rapport aux relations ouvertes en général (et que tu n’as donc aucune idée de l’opinion de tan partenaire sur le sujet), tu peux débuter en tâtant le terrain. Par exemple, en te servant de notre dernière publication sur le sujet pour amorcer la discussion : « Je trouvais ça intéressant de savoir qu’il y a plusieurs types de relations non monogames et qu’elles ont des balises. Toi, as-tu déjà pensé à ça ? »

Si tu sens beaucoup de réticence, rien ne sert de mettre les gardes et d’être sur la défensive. C’est important de respecter l’autre, mais de te respecter aussi. La clé, c’est la vulnérabilité. 

« J’aimerais qu’on puisse en discuter, sans qu’on tombe dans le jugement. »
« Je pense qu’on s’aime et on se respecte assez pour être honnête l’un.e envers l’autre dans tous les aspects de nos vies. »
« Si je prends la peine de m’ouvrir à toi, c’est que c’est important pour moi. Je veux qu’on puisse continuer à être heureux.se et évoluer dans notre relation. »
« Je sens le besoin d’explorer ma sexualité, mais ce n’est pas parce que mes sentiments et/ou mon désir envers toi ne sont plus les mêmes, au contraire. »
« J’pense qu’en ouvrant notre couple on pourrait s’épanouir individuellement, pour ensuite mieux le faire ensemble. » 
« J’ai envie qu’on découvre de nouveaux fantasmes ensemble. »
« J’ai toujours voulu faire un trip à trois, j’aimerais ça vivre ça avec toi. »

On ne te fera pas de cachettes, ce n’est pas avec une petite discussion sur le coin de la table que le « deal » va être scellé. Si vous voyez que la discussion s’échauffe, donnez-vous un safe word, et revenez-y plus tard. Il faut avoir la disponibilité émotionnelle pour ce genre de conversations. 

Détermine le genre de configuration non monogame qui t’intéresse

Couple ouvert, trouple, polyamour, libertinage, échangisme… il y a autant de configurations non monogames qu’il y a de personnes y prenant part : une tonne. Bref, c’est à toi et tan partenaire de déterminer le genre de relation qui vous correspond le mieux.

Comment savoir ? Tu peux commencer par te poser les questions suivantes :

  • Veux-tu vivre des expériences avec l’autre ou chacun.e de votre côté ? 
  • L’objectif est-il purement physique ou cherches-tu à développer une connexion avec d’autres ?
  • Veux-tu intégrer une autre personne à votre relation ?

Autre suggestion : rien ne t’empêche de discuter avec des personnes pratiquant déjà la non-monogamie (d’ailleurs, tu peux en trouver ici). En apprendre plus au sujet de leurs expériences, de leurs bons et mauvais coups, ça peut t’aider à savoir si la non-monogamie c’est vraiment pour toi, en plus de te donner un point de départ par rapport au genre de relations et de cadres qui t’interpellent le plus.

Définis tes limites

On a tendance à croire que la non-monogamie, c’est le free for all du sexe : aucune balise, à gauche, à droite, n’importe où, n’importe quand ! Mais ce n’est pas parce qu’un couple est ouvert qu’il est nécessairement ouvert à tout. Il est essentiel de définir et d’encadrer les termes de la relation. Et pour ça, il faut d’abord reconnaître et établir tes limites personnelles par rapport au développement d’une intimité physique et/ou émotionnelle avec d’autres partenaires. En d’autres mots, quel genre de relation peux-tu avoir avec d’autres pour que tan partenaire se sente confortable et en confiance, et vice versa.

Tes limites physiques peuvent être :

« Je préfère que tu n’embrasses pas tes autres partenaires sur la bouche, je trouve ça trop romantique. »
« J’aime mieux si on garde la pénétration juste pour nous deux. »
« OK pour le club échangiste, mais j’aimerais mieux qu’on commence par regarder seulement. »
« Pour notre trip à trois, je serais plus à l’aise si c’était une fille qui se joignait à nous. »

Tes limites émotionnelles peuvent être :

« Je serais mal à l’aise de savoir que tu vas en date avec une autre personne que moi. »
« Je suis pas fan de coucher avec n’importe qui, j’aimerais mieux connaître un peu plus la personne avant. »
« Tant que tu me fais passer en premier, j’ai aucun problème à ce que tu fasses des activités avec ta fréquentation. »

Établis les paramètres de la relation

Tes limites personnelles encadrent ta zone de confort. Les paramètres de la relation, eux, servent à déterminer comment respecter cette zone de confort. Par exemple, si une de tes limites est de ne pas développer d’attachement émotif avec un.e partenaire, un des paramètres pourrait être de ne jamais coucher avec la même personne plusieurs fois. Bref, c’est un ensemble de règles mises en place avec tan partenaire qui guide vos actions. Pour choisir celles qui s’appliqueront à ta situation, tu peux commencer par te poser ces quelques questions (et les 1000 autres qui te viendront inévitablement lors de votre discussion) :

  • Peux-tu ramener un.e amant.e chez toi, ou est-ce que ça doit se passer à l’extérieur du nid ?
  • Dois-tu parler de la personne à ta douce moitié avant de consumer la flamme, ou non ?
  • Avec qui as-tu le droit de hook up ? Ta blonde a-t-elle le droit de flirter avec ta best ? Ton chum peut-il retourner coucher avec son ex ?
  • Dois-tu raconter ton aventure à tan partenaire ? Si oui, dois-tu donner tous les détails ?
  • Dois-tu toujours te protéger ? (Notre recommandation : oui.)
  • À quelle fréquence as-tu droit aux amourettes ?
  • Combien de partenaires peux-tu fréquenter en même temps ?
  • Ta douce moitié a-t-elle le droit de véto sur une de tes relations ?
  • Est-ce que tes aventures doivent être planifiées ou peux-tu y aller au gré de tes envies ?
  • Tan partenaire primaire a-t-iel la priorité sur ton horaire ? Si iel veut aller au resto le vendredi soir, mais que tu avais peut-être une date avec un.e amant.e, qui passe en premier ?
  • S’il s’agit d’une relation amicale qui va au-delà du sexe, quelle est la place qui y est réservée (énergie, temps) par rapport au couple ?

Si toi et tan partenaire en êtes à vos débuts dans l’univers de la non-monogamie, on vous suggère de commencer avec beaucoup de règles. Bien encadrer votre relation ouverte dès le départ vous permettra de vous sentir plus en confiance. Au fur et à mesure que vous explorerez cette nouvelle configuration, vous pourrez revoir vos paramètres et les ajuster selon votre expérience.

Prévois des moments de mise au point

Même avec toute cette belle préparation, c’est difficile de savoir exactement comment on va réagir à certaines situations. Peut-être que finalement, avoir plusieurs relations, c’est trop demandant pour ton emploi du temps. Peut-être que certaines règles se rajouteront à votre entente, ou d’autres seront modifiées. Peut-être que ce qui ne se voulait être que du sexe s’est transformé en affection. Quand on te parlait d’honnêteté et de transparence, c’est aussi de l’être avec toi-même. Garde en tête que toute relation évolue, et porte une attention particulière à comment tu te sens. Personne n’est à l’abri de la jalousie, de l’inconfort, ou d’un changement d’avis — il faut cependant les adresser quand ils surviennent.

Bref, c’est important de prévoir du temps pour remettre les pendules à l’heure, pour s’assurer que tout le monde est toujours bien dans cette configuration, pour faire une mise au point générale de la situation et pour discuter de tout (et de rien). Ça peut être lors d’un date night mensuel, ou au brunch du dimanche : à toi (et tan partenaire) de voir ! 

Disons que si tan partenaire est sur le point de partir pour un Eurotrip d’un mois, ce n’est pas le temps de revoir vos balises sur le chemin de l’aéroport parce que tout à coup, tu as un moment d’insécurité. C’est important de prendre le temps, et de le faire dans un safe space.  

Avance au rythme de la personne la plus lente

C’est bien beau si toi tu es en mode « allez on se lance ! », mais si ta douce moitié n’est pas prête, ça risque de tourner à la catastrophe rapido presto. Ouvrir son couple, ça prend de la patience et de l’empathie — et ça se décide rarement du jour au lendemain.

C’pas pour rien que vous en avez parlé et que vous avez établi un plan de match ! Ça fait partie du processus. Aller au rythme de la personne la plus lente, c’est s’assurer de ne pas dépasser de limites et c’est éviter de blesser un être cher.

On termine avec un petit rappel : si la non-monogamie est beaucoup plus commune qu’on le croit (au Canada, 1 personne sur 5 aurait déjà vécu une relation non monogame, selon Milaine Alarie, chercheuse et professeure associée à l’INRS), reste que ça ne convient pas à tout le monde. Si, après plusieurs discussions ou même après avoir essayé, tan partenaire te dit qu’iel est plus du genre monogame, c’est important de respecter sa décision. Attention, on ne te dit pas de t’oublier là-dedans ! Mais une réflexion s’impose de ton côté à savoir si tu peux vivre de manière monogame avec cette personne, ou si la non-monogamie est trop importante pour toi pour en faire le compromis. Il n’y a pas de configuration de relation plus valide qu’une autre — fait ce qui est bon pour toi, dans le respect de tan partenaire.

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À propos de Laurence Gribling

Rédactrice | Pronoms : elle/la | Fan de café, féministe intersectionnelle, cat lady, et nomade à mes heures, j’ai porté plusieurs chapeaux avant de prendre celui de rédactrice en chef pour JUST A LITTLE FUN. Entre deux jeux de mots et une référence de culture pop, j’espère aider à changer les normes, à éclaircir les tabous, bref, à shaker un peu la sexualité pour la débarrasser de ses chaînes, un article à la fois.

3 thoughts on “6 conseils pour ouvrir sa relation de couple

  1. Anonyme dit :

    Super pertinent, ont commence à parler de couple ouvert dans mon couple et je pense le faire lire à mon mari quand ont va en rediscuter! Merci beaucoup d’avoir une écriture inclusive à tous 🙂

    1. Anne-Claudel Parr dit :

      Merci Anonyme pour ton retour. Partager un article avec san partenaire est un super moyen d’ouvrir la discussion sur le sujet. Bonne continuité !

  2. Aloha dit :

    Bons articles, mais pitié, les pronoms “inclusifs”, juste… illisible 😵 “Tan partenaire primaire a-t-iel la priorité sur ton horaire ?” Bonjour le mal de tête!

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