De nombreuses personnes souffrent de dyspareunies, il ne faut pas en avoir honte. On n’est pas condamné·e·s à souffrir toute sa vie et des solutions adaptées peuvent rendre la vie plus facile. La première étape (et la plus courageuse) c’est d’oser en parler ! Voici la liste des dyspareunies les plus fréquentes et quelques pistes pour les prendre en charge.

Le vaginisme, quand le vagin se resserre

Le vaginisme est malheureusement une dyspareunie fréquente. Il s’agit de la contraction involontaire des muscles qui entourent le vagin dès qu’on essaye d’y insérer quelque chose. Cela peut être le cas d’un tampon, un spéculum ou un pénis.

Comment savoir si j’ai du vaginisme ?

Les dyspareunies sont un peu comme un continuum (qu’on appelle aujourd’hui le trouble lié à des douleurs génito-pelviennes ou à la pénétration) : plusieurs d’entre elles peuvent rendre la pénétration difficile, mais si elle devient carrément impossible, on parle alors de vaginisme. Il ne faut pas hésiter à consulter un médecin ! Même un·e généraliste peut identifier un vaginisme en posant quelques questions.


Un examen gynécologique peut être pratiqué pour écarter d’autres types de dyspareunies comme les vulvodynies. Dans d’autres cas, il faut savoir que c’est parfois un hymen trop résistant qui est la cause de l’impossibilité de pénétration. Autant de pistes à explorer avec un·e soignant·e lors d’un rendez-vous médical !

J’ai du vaginisme, que puis-je faire ?!

Plusieurs pistes s’offrent à toi. Parfois, c’est l’une d’entre elles qui sera plus efficace que les autres. Parfois, c’est un combo de toutes les pistes en même temps. À toi de voir ce qui résonnera le plus avec ton histoire, ton contexte et ta problématique.

Travailler avec le corps

Tu peux prendre rendez-vous avec un·e kinésithérapeute ou une sage-femme. Ces personnes te permettront de faire une rééducation de ton périnée pour enlever cette contraction réflexe — tu peux aussi essayer un auto-massage. Plusieurs techniques existent, du biofeedback à l’électrostimulation. L’essentiel est de trouver une personne avec qui tu te sens à l’aise et où tes perceptions seront pleinement écoutées !

Travailler avec l’esprit

Tu peux également consulter un·e sexologue ou un·e psychologue spécialisé·e. Le vaginisme est décrit comme un trouble d’origine psychosomatique. Globalement, s’il concerne le corps, c’est aussi beaucoup l’esprit qui est en cause. Il peut s’agir d’une « peur » de la pénétration. Évidemment, tout ne peut pas se résumer à un petit article de blogue et tu mérites un accompagnement adapté ! 

Mettons également fin à une idée qui est souvent répandue à tort : ce n’est pas parce que tu souffres de vaginisme que tu as forcément subi une agression sexuelle ! L’intérêt d’un travail psychologique est de travailler sur les maux qui sont la cause de ton vaginisme et non plus sur le symptôme lui-même.

La vulvodynie, une douleur localisée au niveau de la vulve

La vulvodynie est une douleur chronique ou périodique au niveau de la vulve. Il n’y a pas de lésion visible et la douleur peut aller et venir. Elle peut ressembler à une brûlure, une irritation, une douleur vive comme une lame de rasoir. La douleur peut être là tout le temps ou au contact (vélo, équitation, être assis·e sur une chaise, etc.).

Comment savoir si j’ai une vulvodynie ?

Pour diagnostiquer une vulvodynie, il faut faire un examen clinique avec un·e gynécologue. Mieux vaut aller voir une personne spécialisée dans les vulvodynies. En effet, elles sont parfois difficiles à déceler.

L’examen le plus courant consiste à faire « le test du coton-tige », il faut appuyer avec un coton-tige à différents endroits de la vulve pour déterminer la zone qui cause une douleur. Comme ce n’est souvent agréable pour personne, aller voir un·e spécialiste est intéressant, car iel sera en mesure de discerner la simple gêne de la douleur vive.

La vulvodynie peut avoir été là depuis toujours ou être apparue à la suite d’un événement. Par exemple, une infection vulvaire comme du VPH ou de l’herpès, un traitement local agressif (laser, antibiothérapie), un choc affectif ou un surmenage, un accouchement ou un avortement. Bref, plein de causes existent et sont toutes aussi possibles les unes que les autres. Si tu as mal, la douleur n’est pas dans ta tête et tu as toutes les raisons de demander de l’aide.

J’ai une vulvodynie que puis-je faire ?

Comme pour le vaginisme, les séances de rééducations périnéales sont toutes indiquées. Les suivis psychologiques le sont également.

Voir un·e sexologue peut aussi être intéressant. Il y a :

  • des sexologues médicaux·les qui exercent aussi une profession médicale (par exemple être sexologue et gynécologue ou psychiatre)
  • des sexologues psychothérapeutes qui peuvent utiliser des discussions et des exercices de relaxations ou de mouvements.

À toi de choisir la personne qui te convient le mieux tout en sachant qu’il peut être intéressant d’aller en voir plusieurs en cas de besoin, jusqu’à trouver le bon match !

Reconnaître les autres causes de dyspareunies

D’autres dyspareunies existent. La liste est longue, mais en voici quelques-unes.

La sécheresse vaginale

Attention, il ne faut pas confondre la sécheresse vaginale avec le manque de lubrification lors des rapports sexuels. La sécheresse est là en permanence. On ressent une sorte de gêne et d’irritation au quotidien. Ces démangeaisons peuvent prendre la forme de brûlures lors des rapports ou d’irritations qui entraînent parfois des lésions vaginales et augmentent le risque d’infections.

Les causes variées de la sécheresse vaginale

Parfois, cela peut être hormonal, notamment en période de ménopause où la carence en œstrogène a tendance à créer des sécheresses. Mais l’allaitement ou le premier trimestre de grossesse peuvent également provoquer une sécheresse.

Certains médicaments comme des antidépresseurs ou antiacnéiques peuvent être responsables, ou encore, les causes peuvent être psychologiques ou venir d’une mauvaise hygiène de vie (tabac, alcool, stress, etc.)

Pour venir à bout de la sécheresse vaginale, certaines initiatives peuvent être utiles. Par exemple, ne pas avoir de toilette excessive ou consommer certaines plantes riches en phytoestrogène. Dans tous les cas, un·e médecin est en mesure de donner des conseils adaptés.

Les mycoses

Les mycoses sont des démangeaisons localisées créées à partir d’une infection avec un champignon. Les mycoses sont particulièrement désagréables, car elles créent des irritations très fortes. Il suffit d’un déséquilibre de la flore vaginale pour que ces champignons prolifèrent.

Les causes des mycoses

Les déséquilibres de la flore vaginale peuvent venir d’une prise de médicaments comme des antibiotiques. Mais aussi d’une faiblesse immunitaire avec de la fatigue ou du stress. Certaines périodes comme les règles, les grossesses ou même la prise de pilule peuvent aussi augmenter les risques de développer des mycoses.

Pour identifier une mycose, un examen gynécologique permettra d’observer s’il y a des lésions au niveau de la vulve. On peut aussi analyser un prélèvement en laboratoire, notamment dans le cas où les symptômes sont discrets ou si l’infection résiste à plusieurs traitements.

Des crèmes et des ovules peuvent être prescrits. Pour éviter les mycoses, s’abstenir d’utiliser des savons d’hygiène intime, de porter quotidiennement des protège-dessous ou de manger trop sucré peut également être efficace.

Bien sûr, il y a d’autres troubles qu’on n’a pas abordés en détail ici comme les cystites, l’herpès, les prurits vulvaires et bien d’autres. Avoir mal à ses organes génitaux n’est jamais normal. Si tu as l’impression de souffrir, dis-toi que ce n’est pas qu’une impression et que ta douleur mérite grandement d’être prise au sérieux. Sens-toi toujours en droit de demander de l’aide et de t’adresser à des professionnel·le·s de la santé qui pourront te prendre en charge !

Fais appel à ton réseau, demande des noms de spécialistes à des soignant·e·s en qui tu as déjà confiance. Et sache que tu n’es pas seul·e, quoique tu traverses. 🫶

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À propos de Clée

Rédacteur·rice pigiste | Pronom: iel | Clée est doula, hypnothérapeute et œuvre à l’éducation à la sexualité, à l’accouchement et la fertilité. Sa passion pour la connaissance des corps dits féminins l’a poussé·e à devenir moniteur·rice en symptothermie et à faciliter des ateliers d’auto-gynécologie. Investi·e au sein des communautés sex-positive parisienne et bruxelloise depuis 2020, iel facilite des ateliers d’exploration à la sensualité et la sexualité. Son approche est trauma-informed et inclusive. Iel tient un compte militant sur Instagram (@Ratonreveur).

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