N.B. le consentement est la base d’absolument tout. Ce texte ne cautionne ni l’insistance ni le bris de limites. Il a pour but de déconstruire uniquement les tabous au sujet du désir sexuel.
Le désir sexuel varie d’une personne à l’autre. Il peut aussi varier d’un·e partenaire ou d’une expérience à l’autre. Dans tous les cas, tant que tu te respectes et que tu respectes les autres, cet état psychologique est valide à tous les niveaux et à toutes les intensités possibles. Mais là, je te vois venir ; et si la personne qui partage ma vie ne partage pas le même appétit sexuel que moi ? On parle souvent des personnes qui n’éprouvent pas beaucoup de désir sexuel, mais moi, je suis horny tout-le-temps.
Dans ma relation, c’est moi la personne qui a tout le temps envie de sexe. Je me sens too much.
On va commencer par se dire quelque chose : tu es valide.
Tant et aussi longtemps que tu restes respectueux·se dans ta hornyness, c’est correct.
Tu n’es pas too much parce que tu as un gros appétit sexuel. On est toustes différent·e·s.
J’ai abordé le sujet avec quelques personnes qui avaient envie de livrer un témoignage. C’est doux de lire des expériences autres et de s’y reconnaître.
On n’est jamais seul·e au monde avec ce que l’on ressent. Voici ton friendly reminder que d’autres sont comme toi :
Suis-je normale ?
« J’ai moi-même un fort appétit sexuel. De base, je vis très bien avec ça, mais on doit se le dire : étant une femme, on m’a souvent rendue mal à l’aise de tout ce désir. La société patriarcale dans laquelle on vit a malheureusement tendance à admirer quelque chose chez l’homme et rabaisser la même chose chez la femme. Mais bon, c’est un autre sujet !
Avant de me valider à 100% là-dedans, je me suis posé beaucoup de questions.
Je me suis demandé si cette sexualité que je nourrissais était saine. Si ça partait d’un trauma, d’un besoin d’amour sans limite, ou même de validation. J’ai lu beaucoup aussi sur la nymphomanie, pour finalement, après thérapie, en venir à la conclusion que je suis une personne avec une grosse drive sexuelle. Une belle zone grise entre la dépendance et la moyenne que j’apprivoise et que je déconstruis, parce que c’est intéressant, de s’analyser. »
– Moi-même, Joannie
Quand le refus blesse
« J’ai été longtemps dans une relation où la sexualité était taboue. On faisait l’amour au 4-5 mois. Nous n’avions, en général, pas vraiment de proximité physique. J’ai trouvé ça difficile d’en parler parce que j’étais susceptible et je prenais tout personnel. C’est difficile de savoir que ta partenaire ne te désire pas, ne te désire plus.
J’ai toujours été quelqu’un avec une forte libido. J’ai souvent le goût, mais je m’y prends doucement pour initier la chose. Je respecte les limites et je prends un non pour un non, bien entendu. Je ne cacherai pas par contre que mon cœur et mon orgueil en prennent un coup et qu’à la longue, je suis blessée d’essuyer les refus. Je me sens too much. Je ne sais pas trop quoi faire. T’sais je l’aime, mais j’ai besoin d’une sexualité active dans ma relation. »
– Ari était dans une relation lesbienne depuis près de 4 ans. La communication se faisait plutôt difficile, surtout quand venait le temps de parler de sexualité. C’était un trop gros déclencheur pour les 2 partis.
Changer pour le mieux
« Je suis en couple depuis près de 6 ans. Nous étions initialement en relation monogame. Tout allait bien. Man partenaire et moi avions une libido vraiment différente. Iel était satisfait·e avec peu et j’avais besoin de plus. L’amour et le sexe sont 2 choses complètement différentes pour nous. Après plusieurs grosses conversations, nous avons décidé d’ouvrir notre relation. Tout le monde est content. Nous avons instauré des limites et notre relation va mieux que jamais ! »
– Ali, en relation queer non-monogame
Comprendre un peu mieux le désir sexuel
C’est un concept qui semble complexe, mais une fois qu’on le décortique, ça prend tout son sens !
Pour commencer, c’est important de savoir qu’il existe différents types de désir sexuel : connais-tu la différence entre le désir spontané et le réactif ? Et surtout, sais-tu lequel s’applique le plus souvent à ta réalité ? (Si tu as envie de savoir, tu peux le découvrir en assemblant ton portrait sexuel.)
Ça aussi, ça peut t’aider à démystifier ce qui distingue ton désir et celui de tan partenaire.
Apprends-en plus juste ici :
Il est crucial aussi de savoir que ce désir sexuel peut varier. D’une personne à l’autre, d’un moment à l’autre. Plusieurs facteurs entrent en compte et c’est important de gérer ça en équipe. Finalement, l’idée c’est d’avoir une vie sexuelle épanouie. Pour ça, ça doit être traité comme n’importe quel autre enjeu de couple : ensemble. Pourrais-tu, par exemple, contribuer à créer un contexte propice à ce que tan partenaire éprouve du désir ?
La communication c’est la clé… pis ça ouvre toutes les portes
Si tu es dans une relation et que vous vivez un gros écart d’appétit sexuel ET que ça rend l’un·e de vous malheureux·se, ceci est pour toi : lorsqu’une situation est abordée dans la bienveillance, il y a déjà un grand pas de fait.
La première étape c’est de nommer la chose. De parler de comment on se sent face à la situation. De voir comment arranger les choses. Sans mettre de pression, jamais.
Trois mots : bienveillance, respect, douceur.
Comment en discuter dans la bienveillance ?
Tu as besoin d’idées de façon de l’aborder ? On est là !
- « J’aimerais discuter de quelque chose avec toi. As-tu l’espace psychologique nécessaire pour aborder notre vie sexuelle ? Je veux seulement qu’on discute et sache que ce n’est pas dans le but de critiquer, de te mettre de la pression ou de créer un ultimatum. »
- Débute en parlant de toi, de comment tu te sens. Tu ne sais toujours pas ce qu’iel en pense et c’est important de lui laisser l’espace de ressentir par iel même. « J’aimerais te parler de mon désir sexuel. Comme tu le sais peut-être : j’ai envie de sexe souvent. J’ai besoin de beaucoup de sexualité dans ma vie. Je ne parle pas de toi. Je ne dis pas que tu ne me satisfais pas. Je ressens seulement le besoin de t’expliquer ce qui se passe en moi, question d’en discuter, ensemble. »
- Laisse-lui maintenant l’espace de recevoir, de penser et de ressentir. « Es-tu prêt·e à en discuter ? Aimerais-tu prendre du temps pour assimiler l’information ? Je crois qu’une multitude d’options s’offrent à nous et j’aimerais qu’on en discute. Dans tous les cas, on va gérer ensemble. »
Ça peut sembler beaucoup ou intense tout ça, mais il faut toujours prendre en compte que la sexualité peut être un sujet sensible pour certain·e·s. Surtout lorsqu’il est temps de parler d’un « clash », ça peut être un trigger. De là l’importance de la bienveillance.
Des solutions s’offrent à toi, suffit juste d’avoir l’esprit ouvert
C’est toujours délicat d’aborder ces sujets avec tan partenaire, mais c’est nécessaire à l’épanouissement d’une relation saine. Une fois que la problématique est verbalisée, la prochaine étape c’est de trouver des solutions dans lesquelles tout le monde va être à l’aise.
Repenser sa configuration relationnelle
As-tu pensé au fait que tu n’étais peut-être pas fait·e pour la monogamie ?
L’amour et le sexe peuvent être placés dans des cases différentes pour plusieurs personnes. Tu voudras peut-être repenser ta configuration relationnelle, sans que ça enlève quoi que ce soit à tan partenaire.
Si je te dis que l’amour, ça peut se faire seul·e aussi ?
Comme tu as pu le voir ci-haut, j’ai un désir sexuel très présent. Je suis horny tout le temps.
Ma vie a littéralement changé lorsque j’ai commencé à découvrir des jouets sexuels. Plus jeune, je donnais moins d’attention à ces moments d’intimités avec moi-même. Je n’en voyais pas l’importance.
Jusqu’à ce que je réalise le bien être qu’apporte le fait de se faire l’amour en solo. C’est incroyable.
Maintenant que je m’octroie ces séances de plaisir, no joke, ma façon de voir la sexualité a tellement évolué. Je trouve ça beau que ça dépende de moi uniquement. Que ce soit du temps pour mon plaisir à moi. Mon self-care.
Si ce n’est pas dans tes habitudes d’en consommer et que tu ne sais pas trop par où commencer, tu trouveras de quoi t’inspirer dans cet article.
Après ta lecture, je t’encourage à aller faire un tour sur la boutique en ligne. Ça vaut le détour !
Personnellement, La Bise est mon préféré !!!
C’est correct d’être horny tout-le-temps
J’espère que cette lecture t’aura fait sentir moins seul·e. Qu’elle t’aura validé·e et même un peu outillé·e afin d’aborder la chose tout en douceur dans ta relation. Souviens-toi que tu n’es pas too much. C’est correct si pour toi, la sexualité fait partie des bases significatives d’une relation saine. C’est correct aussi si ce n’est pas la réalité de tan partenaire.
Parlez-vous, aimez-vous et donnez-vous l’espace nécessaire pour être.
Très belle article remplis de détail qui mon appris certain élément. Une écrivains en devenir avec une belle avenir devant soi.
Tu as parfaitement raison et j’ai adoré ton article 🥰 tu est une personne exceptionnel j’espère te relire bonne continuité j’adore la personne que tu es devenu assumer c’est pas tout le monde qui s’assume 🥰🥰.