Au Canada, plus de 2 millions de personnes ayant un utérus sont touchées par l’endométriose, une maladie encore largement sous-estimée et mal comprise. Malgré les nombreuses études et les progrès de la recherche, le diagnostic reste long et complexe. Entre douleurs invisibles et répercussions multiples sur la vie quotidienne, cette condition gynécologique perturbe profondément les individus qui en souffrent. Et si on en parlait avec plus de transparence ?
L’endométriose, c’est quoi au juste ?
Petit cours de bio 101 ! L’endomètre est la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus. Sous l’influence des hormones qui fluctuent au cours du cycle menstruel, il subit une panoplie de modifications. En cas de fécondation, il s’épaissit pour favoriser le développement de l’embryon. Sinon, la couche superficielle est éliminée lors des menstruations et se regénère continuellement.
L’endométriose est une maladie gynécologique chronique caractérisée par la présence de cellules endométriales en dehors de l’utérus. Ces cellules migrent généralement vers les organes voisins, comme les ovaires et les trompes de Fallope, mais parfois aussi la vessie, les intestins, les reins ou le rectum.
Sous l’effet des hormones, ces tissus réagissent tout comme l’endomètre : ils s’épaississent, se décomposent et saignent à chaque cycle menstruel. Mais, contrairement à l’endomètre, ces cellules ne peuvent pas être éliminées par le corps ! Elles s’accumulent, provoquant des inflammations, la formation de kystes, ainsi que des adhérences entre les organes, ce qui limite leur mobilité. Cela entraîne des douleurs vives, des règles plus abondantes et parfois même des problèmes de fertilité. (Endométriose Québec)
Quelles en sont les causes ?
À ce jour, les causes de cette maladie demeurent floues. Il est difficile d’expliquer avec certitude pourquoi certaines personnes ayant un utérus en souffrent et d’autres non. Ce qu’on sait, c’est que l’endométriose est une maladie multifactorielle, influencée par des facteurs hormonaux, environnementaux et génétiques.
Sans pour autant établir une relation de cause à effet, les spécialistes reconnaissent un lien fréquent entre l’endométriose et les menstruations rétrogrades (lorsque le liquide menstruel remonte dans l’organisme au lieu d’être expulsé). (Québec Science)
Des troubles du système immunitaire, des déséquilibres hormonaux et des prédispositions génétiques sont aussi des explications possibles. Des études ont démontré qu’une personne avec un utérus a environ 5 fois plus de risques de développer cette maladie si sa mère ou sa sœur en est également atteinte.
Quels en sont les symptômes ?
Ce qui rend l’endométriose si complexe à détecter, c’est qu’elle affecte chaque personne de manière très différente ! Ce qui explique pourquoi, au Canada, il faut en moyenne 5 ans pour obtenir un diagnostic ! 🆘 Certains symptômes courants peuvent toutefois être révélateurs et jouer un rôle clé dans la détection précoce et l’accès aux soins appropriés.
Cette maladie est généralement diagnostiquée chez les personnes ayant un utérus entre 25 à 40 ans qui consultent leur médecin en raison de douleurs pelviennes chroniques (comme des crampes, mais x 1000 !) pendant et entre les menstruations, de règles très douloureuses, de saignements abondants et de pertes prémenstruelles (aussi appelées spotting). L’endométriose peut aussi provoquer des malaises gastro-intestinaux, des kystes ovariens, des douleurs lors de la pénétration et parfois même des troubles de la fertilité.
Quels sont les traitements existants ?
L’endométriose reste une maladie chronique. La bonne nouvelle, c’est qu’elle peut être bien maîtrisée. De nombreuses personnes atteintes parviennent souvent à un soulagement significatif et à une amélioration de leur qualité de vie grâce à des soins adaptés.
Le traitement proposé tiendra compte de certains facteurs, notamment l’âge, la sévérité de la condition et le désir de grossesse. L’endométriose se traite d’abord par la prise d’antidouleurs et d’anti-inflammatoires ainsi que par l’hormonothérapie (Abbvie) :
Contraceptif oral combiné (pilule, le timbre ou l’anneau) : il empêche les menstruations et leurs symptômes qui atteignent souvent leur apogée durant cette période.
Progestatifs : ils permettent de réduire le taux d’œstrogène, qui stimule la croissance et la prolifération des lésions endométriales.
Dispositif intra-utérin (stérilet) : une option efficace si la contraception hormonale combinée ou le traitement progestatif ne conviennent pas ou ne soulagent pas efficacement les symptômes.
Traitement par les agonistes de la GnRH : ce traitement consiste à administrer une hormone (par injection ou vaporisation nasale) qui réduit les niveaux d’œstrogènes, les rendant équivalents à ceux d’une personne ménopausée.
Traitement par un antagoniste des récepteurs de la GnRH : il bloque la quantité d’œstrogènes dans le corps, ce qui entraîne la dégradation des lésions d’endométriose et soulage la douleur.
Dans certains cas, lorsque les symptômes persistent et que des lésions majeures sont présentes, des interventions chirurgicales peuvent être nécessaires.
La laparoscopie, une procédure peu invasive, est habituellement privilégiée et consiste à effectuer de petites incisions sur l’abdomen pour retirer ou exciser les lésions endométriales qui empêchent les organes de fonctionner normalement.
Un traitement efficace pour une personne ne le sera pas nécessairement pour une autre. C’est pourquoi il est essentiel d’en discuter avec un·e professionnel·le de la santé.
Ne laisse pas ta douleur définir ta vie
Si tu te reconnais dans ces symptômes et que tu penses souffrir d’endométriose, fais-toi confiance ! La douleur chronique ne devrait jamais être banalisée. Parle, informe-toi, insiste auprès de tan médecin ou consulte ailleurs si nécessaire, et surtout ne lâche pas ! Non, ce n’est pas « juste dans ta tête » ! Ta douleur ne devrait jamais être banalisée si elle te crée une réelle souffrance au quotidien.
Prendre ta santé en main, c’est obtenir des réponses claires et un diagnostic précis. Cela permet de mieux comprendre ton corps et d’accéder à des traitements personnalisés, adaptés à ta situation.
Tu mérites d’être écouté·e et soutenu·e tout au long de ce parcours. Voici quelques ressources disponibles pour t’aider dans tes démarches :
Le Réseau de l’endométriose du Canada
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Sources :
Abbvie, « Comprendre et prendre en charge l’endométriose », (2019)
EndoAct (https://endoact.ca/fr/) est un site Web qui vise à fournir des ressources pour améliorer la vie des personnes atteintes d’endométriose au Canada.
Endométriose Québec (https://endometriose.quebec) est un organisme bénévole dont la mission est de soutenir les personnes atteintes, faire connaître la maladie, les options de traitements et les pistes de solution vers le mieux-être.
Magazine Québec Science, « Endométriose : les règles qui se dérèglent », (2017)
Le Réseau de l’endométriose du Canada. (2024). La chirurgie : guide pour les personnes atteintes d’endométriose.
Lyv, (https://www.lyv.app/lyv), site et application mobile de thérapie digitale pour personnes atteintes d’endométriose
SOGC. (2019). Journal d’obstétrique et gynécologie du Canada.
SOGC. (2023). Journal d’obstétrique et gynécologie du Canada.
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