Savais-tu qu’une personne avec un utérus sur trois aura recours à un avortement au cours de sa vie ? Cette intervention, bien que fréquente, peut susciter de nombreuses questions. Contrairement aux représentations souvent dramatisées dans les films, le processus d’avortement est généralement plus structuré et soutenu que ce que l’on pourrait croire. Que ce soit pour toi, qui songes à l’avortement, ou pour accompagner une personne de ton entourage, ce petit guide te proposera un aperçu clair et factuel des étapes impliquées. On va donc démystifier le processus en expliquant les différentes méthodes disponibles, le déroulement typique d’une interruption de grossesse, ainsi que les aspects émotionnels et médicaux à prendre en compte. L’objectif est d’offrir une compréhension précise et sereine pour naviguer cette décision avec confiance.
La prise de rendez-vous
La première étape pour obtenir un avortement consiste à prendre un rendez-vous avec un·e professionnel·le de la santé. Pour ce faire, on t’invite à consulter le répertoire de la FQPN qui liste l’ensemble des cliniques qui offrent le service au Québec. Si tu as plus de 14 ans, tu peux obtenir un avortement sans le consentement de tes parents. Si tu as moins de 14 ans, tes parents doivent consentir à la procédure.
Savais-tu que tu peux avoir recours à un avortement à n’importe quel moment de la grossesse ? En effet, l’avortement est décriminalisé au Canada depuis 1988. De plus, bien que la majorité des interruptions de grossesse se produisent au premier trimestre (avant 12 semaines de grossesse), il est aussi possible d’avoir un avortement au deuxième et troisième trimestre. Cependant, l’accès peut y être plus difficile et seulement certaines cliniques offrent ce service.
Ce dont tu auras besoin
Assure-toi d’avoir en main ta carte d’assurance maladie, si tu en as une, ainsi que la date de tes dernières menstruations, si tu la connais. Ces informations serviront à aiguiller le·a réceptionniste lors de la prise de rendez-vous. Certaines cliniques offriront un premier rendez-vous d’évaluation, alors que d’autres n’offriront qu’un seul rendez-vous comprenant l’évaluation et l’interruption de grossesse la même journée.
Il n’est pas nécessaire d’avoir une ordonnance médicale pour prendre un rendez-vous dans une clinique ni une preuve que tu es enceint·e (un test de grossesse positif, par exemple).
Aussi, sache que l’interruption de grossesse est remboursée totalement par la Régie de l’assurance maladie du Québec. Pour les personnes qui ne sont pas assurées, les coûts peuvent varier selon la clinique, la méthode utilisée ainsi que le nombre de semaines de grossesse. Si l’aspect financier est un enjeu pour toi, n’hésite pas à en parler lors de la prise de rendez-vous : certaines cliniques ont un fonds de dépannage en cas de besoin.
La prise de rendez-vous peut inclure des démarches administratives telles que des tests de grossesse, des analyses de sang ou des échographies pour confirmer le stade de la grossesse. Cette étape est cruciale pour assurer une prise en charge appropriée et sécuritaire tout au long du processus.
Le rendez-vous d’évaluation
Le rendez-vous d’évaluation sert à obtenir toutes les informations importantes avant de procéder à l’interruption de grossesse.
Dans un premier temps, certaines cliniques vont te proposer une rencontre avec un·e travailleur·se social·e. C’est un espace disponible pour parler de ton contexte et de ta réflexion, tout en vérifiant que la décision est libre et sans pression extérieure.
Ensuite, un·e infirmier·e te proposera des tests tels qu’une prise de sang et un test d’urine afin de vérifier que tu n’as pas une infection transmissible sexuellement et par le sang, puisque s’il y en avait une, on pourrait la traiter avant l’intervention. L’infirmier·e pourra également te prescrire une méthode de contraception, si tu le désires.
Enfin, un·e médecin pourra répondre à tes questions en lien avec les deux méthodes d’interruption de grossesse et vous pourrez choisir ensemble la méthode qui sera utilisée. Les méthodes ont chacune des avantages et des inconvénients : n’hésite pas à poser toutes tes questions.
L’intervention selon la méthode choisie
Avortement par médicaments
La méthode par médicaments est disponible seulement pendant le premier trimestre de la grossesse. Elle consiste en la prise du Mifegymiso, un combiné de deux médicaments. Une ordonnance te sera remise à la clinique et tu pourras passer chercher le tout au comptoir de ta pharmacie. Le premier médicament, le mifépristone, a pour but d’arrêter le développement de la grossesse. Ensuite, de 24 h à 48 h plus tard, tu pourras prendre le deuxième médicament, le misoprostol, qui engendra des crampes et des saignements afin de terminer le processus.
La prise des médicaments se fait à la maison, ce qui peut être un avantage pour certaines personnes. Lors de la prise du misoprostol, il est possible de ressentir des crampes, généralement plus fortes que pendant les menstruations, et d’apercevoir des saignements assez abondants.
Avortement par instruments
Il n’y a pas de limite de temps pour avoir recours à la méthode par instruments. Elle est réalisée par le personnel, directement à la clinique. Certaines cliniques acceptent que tu sois accompagné·e d’un·e personne pour te soutenir dans la salle d’avortement (ami·e, proche, etc.) : informe-toi avant si c’est quelque chose que tu envisages. Habituellement, pour cette méthode, la procédure utilisée est celle de la dilatation-aspiration-curetage, mais elle peut différer selon le stade de la grossesse. L’intervention dure entre 15 et 30 minutes, suivi d’une période de repos d’environ une heure. Tu pourras ensuite retourner à la maison.
Un peu plus de détails sur l’intervention
Cette partie aborde les aspects médicaux de l’interruption de grossesse par instruments.
Sur place, on te proposera un médicament sédatif qui vise à diminuer le stress et augmenter ton confort. Ensuite, tu seras installé·e sur une table de gynécologie. On installera un spéculum afin d’écarter les parois du vagin et d’avoir accès au col de l’utérus. Une anesthésie locale du col de l’utérus sera réalisée afin de diminuer les sensations. Puis, on fera une dilatation du col et on introduira un petit tube à l’intérieur pour recueillir le contenu de l’utérus. Pour finir, les parois de l’utérus seront nettoyées afin de s’assurer que la procédure est complétée.
Dans certains cas, l’intervention peut être offerte sous anesthésie générale. Si tu crois que ça pourrait être une meilleure option pour toi, n’hésite pas à en parler au personnel médical. Iels sont là pour t’accompagner et apaiser tes craintes.
Et après ?
Une interruption de grossesse, qu’elle soit effectuée par des médicaments ou par intervention, est généralement une procédure qui a un impact physique assez limité. La plupart des personnes retrouvent leurs activités habituelles après quelques jours. Si ton interruption de grossesse se déroule à la clinique, tu ne pourras pas conduire après la procédure : tu pourrais demander à une personne de confiance de te ramener chez toi en toute sécurité.
Néanmoins, il est normal que cet événement puisse susciter une gamme d’émotions diverses. On t’encourage d’ailleurs à lire notre article sur le sujet pour obtenir des informations supplémentaires et surtout, à te confier à une personne de confiance ou à un organisme spécialisé listé dans l’article si tu en ressens le besoin. Sache que tu n’es pas seul·e, et qu’il est important de prendre soin de toi durant cette période.
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Sources
https://sosgrossesse.ca/fr/poursuivre-ou-non-ma-grossesse/interruption-volontaire-de-grossesse-ig
https://fqpn.qc.ca/article/grossesse-non-planifiee/#avortement
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