La rentrée des classes approche, et il est temps de se préparer. On va s’assurer que nos p’tits bouts ont tout ce qu’il leur faut dans leur sac pour démarrer cette nouvelle année avec sérénité. Mais au-delà des crayons et des cahiers, on va aussi leur fournir un éventail d’outils pour qu’iels se sentent en confiance et en sécurité tout au long de l’année.
Même si on fait tout notre possible pour créer un environnement bienveillant, respectueux et inclusif à la maison, on sait qu’on a moins de contrôle sur ce qui se passe à l’extérieur. Puisque les enfants passent la majeure partie de leurs journées à l’école, on va les préparer à certaines situations en dehors de la maison. On va donc s’assurer qu’iels savent comment prendre soin d’elleux, trouver de l’aide quand iels en ont besoin, et faire de l’école un lieu sécuritaire.
Pour bien commencer l’année scolaire, je te propose 4 conversations à avoir avant la rentrée, et ce, avec les enfants, mais aussi avec l’école.
La notion de consentement
On va aborder (ou revoir) les bases du consentement, surtout concernant les adultes en position d’autorité. D’ailleurs, si on en parle avec les enfants, on peut également faire un doux rappel aux adultes de notre entourage — on te propose quelques manières d’aborder le sujet avec ces dernier·ère·s ici :
Avec l’enfant
Comment dire bonjour
On discute avec l’enfant des différentes façons de dire bonjour (ou au revoir). On rappelle qu’on n’est jamais obligé d’avoir un contact physique, comme un câlin ou un high-five, et qu’on peut accompagner le « bonjour » d’un signe de la main ou d’un sourire.
Que faire si quelqu’un veut nous faire un câlin ou un bisou, mais qu’on n’a pas envie
On apprend à l’enfant à dire poliment, mais fermement, qu’iel ne veut pas de contact. On insiste sur le fait que son corps lui appartient et qu’iel a le droit de dire non, même avec les adultes responsables.
On peut répéter ensemble, de façon ferme (ni agressive ni passive) « non ! arrête, stp », « c’est mon corps » et « je n’ai pas envie de bisous/câlins/d’être touché·e ». On s’entraîne sur un ton ferme.
Que faire si quelqu’un insiste
On s’entraîne avec l’enfant à répéter son « non » et « arrête » avec fermeté si quelqu’un·e essaie de le·a toucher ou le·a touche. Ensuite, on lui conseille d’aller chercher un·e adulte de confiance si une personne continue à insister.
Avec l’école
On demande à l’école de nous fournir son plan concernant le programme en lien avec l’éducation à la sexualité. Petit rappel : dès cette rentrée 2024/25, l’éducation à la sexualité doit être intégrée au sein des cours réguliers et se doit de suivre le programme du ministère de l’Éducation — tu peux d’ailleurs consulter ce dernier ici.
La prévention des agressions sexuelles
Au-delà d’inculquer les notions de consentements et de limites personnelles à l’enfant, on veut également s’assurer qu’iel sache vers qui se tourner en cas de problème, et que le système en place ait la capacité de traiter des problèmes de harcèlement et d’abus adéquatement.
Avec l’enfant
Revoir les bases sur les parties privées du corps
On révise avec l’enfant les noms des parties du corps qui sont privées et on explique pourquoi il est important de dire non si quelqu’un essaie de les toucher, et à qui en parler si ça arrive.
Identifier les adultes à qui parler
On prend le temps de faire la liste de ses adultes de confiance à l’école et à la maison. À qui peut-iel parler en cas de besoin ? Si c’est une nouvelle école, et qu’on ne connaît pas encore les adultes responsables, on peut revisiter cette liste après la rentrée.
Avec l’école
Politique de harcèlement sexuel
Informe-toi au sujet de la politique de l’école concernant le harcèlement sexuel. Cela inclut comment les incidents sont signalés, traités, et quelles mesures de soutien sont disponibles pour les victimes.
Situation durant la sieste
Pour les classes de maternelle, et s’il y a une période de sieste, on peut demander à avoir davantage d’informations sur la disposition des lits et la supervision durant cette période.
Situation des toilettes
Pour les plus petit·e·s, on peut demander à voir le plan des toilettes et comment fonctionne l’accès à celles-ci. Est-ce que les enfants y vont un·e à un·e ? Sont-iels accompagné·e·s, ou non ? Les toilettes sont-elles cloisonnées pour garantir l’intimité de chacun·e ?
Critères de sélection des enseignant·e·s
On peut demander à l’établissement comment il sélectionne les enseignant·e·s, les éducateur·rice·s, les chauffeur·se·s de bus, etc., et quelles sont les étapes mises en place pour éviter que des adultes mal intentionné·e·s accèdent à ces postes. Il est essentiel que des vérifications d’antécédents soient effectuées de façon rigoureuse.
Le respect et les relations saines
À l’école, les enfants se confrontent à des tas de personnes et de personnalités différentes, qui ont elleux-mêmes reçu des éducations différentes. Iels vont développer plusieurs nouvelles relations, dont des amitiés, mais aussi des déceptions. Apprendre à communiquer et à interagir avec les autres est une étape essentielle pour le bien-être de l’enfant et celleux qui l’entourent.
Avec l’enfant
Gérer le rejet
Comment faire si on veut jouer avec quelqu’un et que cette personne ne veut pas ? On explique à notre enfant qu’il est important de respecter les limites des autres. Si quelqu’un·e ne veut pas jouer, il faut accepter et trouver d’autres camarades de jeu. De la même façon, si on ne veut pas faire quelque chose, ou jouer avec une personne, on a le droit de refuser.
Que faire si une personne n’est pas gentille
On discute avec notre enfant de ce qu’il peut faire si quelqu’un dit des choses méchantes, le·a frappe ou le·a fait se sentir triste. On lui rappelle qu’il est important d’en parler à un·e adulte de confiance immédiatement pour que ce·tte dernier·ère puisse l’aider. Et finalement, on lui rappelle de toujours venir nous en parler ensuite.
Avec l’école
On s’informe sur les politiques de l’école en cas de harcèlement scolaire (à noter que celles-ci peuvent différer des politiques de harcèlement sexuel). Comment les incidents sont-ils signalés, traités, et quelles mesures sont prises pour soutenir les enfants dans ces processus ?
L’inclusion et la diversité
À l’école, c’est essentiel qu’il y ait un environnement où tous·tes les élèves se sentent accepté·e·s et respecté·e·s, peu importe leur situation familiale, leur physique, leur identité de genre ou leur orientation sexuelle. Voici quelques actions à prendre pour assurer une inclusion véritable.
Discuter de la diversité
On prend le temps de parler avec l’enfant de la diversité sous toutes ses formes. On explique l’importance de respecter les différences, qu’elles soient liées à l’identité de genre, à l’orientation sexuelle, à la culture, au corps ou à la situation familiale. Utiliser des livres, des films et des discussions pour illustrer ces concepts peut être très efficace. Tu peux d’ailleurs consulter nos articles sur comment parler d’identité de genre ou d’orientation sexuelle pour savoir comment t’y prendre selon l’âge de l’enfant.
Avec l’école
Demander la charte concernant l’inclusion
On demande à l’école de voir la charte ou les politiques en place concernant l’inclusion. C’est important de savoir comment l’école s’engage à créer un environnement respectueux et accueillant pour tous·tes les élèves.
Accessibilité pour tous·tes les élèves
On se renseigne sur les mesures mises en place pour assurer que l’école est accessible et inclusive, peu importe la situation familiale, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle des élèves.
Journées de célébration de la diversité
Est-ce que l’école organise des journées ou des événements pour célébrer la diversité ? Ces activités peuvent aider à sensibiliser les élèves et à promouvoir un environnement inclusif.
Clubs LGBTQIA2S+
Pour les plus grand·e·s, on demande s’il y a des clubs LGBTQIA2S+ ou des adultes de soutien identifié·e·s au sein de l’établissement. Ces ressources sont souvent essentielles pour offrir un espace sûr et de l’aide aux élèves qui en ont besoin.
Si l’établissement scolaire n’offre pas des informations satisfaisantes sur ces différents points, on peut demander qu’il les mette en place durant l’année ou se référer au conseil scolaire de leur région pour avoir davantage de ressources. Si on peut le faire, on peut également rejoindre l’Association des parents de l’école pour assurer que celle-ci tienne ses engagements.
Pas juste à la rentrée
En discutant ouvertement de ces sujets à la maison et en s’assurant que l’école ait des politiques claires et inclusives, on crée un environnement où chaque enfant peut s’épanouir pleinement. On est d’accord, bien que ces conversations soient essentielles avant la rentrée des classes, on va continuer de les mettre en place tout au long de l’année. Avec des petites discussions régulières, on va s’assurer que l’enfant continue à intégrer ces différentes notions, et surtout qu’iel connaisse toutes ses options en cas de problème.