J’ai toujours été une grande lectrice, j’aime me laisser transporter dans des univers, vivre à travers les personnages des réalités, des expériences et des aventures différentes des miennes. Rapidement, j’ai réalisé que la littérature pouvait satisfaire plusieurs aspects de notre personne : elle répond à la fois à notre besoin intellectuel, relationnel et émotif. Les romans nous font réfléchir, nous chamboulent, jouent sur nos différentes grandes émotions : l’amour, la passion, la haine, le désir.

Assez tôt, en lisant des romans historiques avec un aspect sexuel bien développé, j’ai compris que la littérature pouvait aussi venir nourrir un volet très présent de mon désir. Je lisais ces romans, les yeux grands, le cœur avide et le reste de mon corps… tendu, en attente. 

En vieillissant, j’ai compris qu’il y avait toute une catégorie de littérature qui se concentrait non seulement sur l’aspect romantique du récit, mais aussi sur le fait de venir attiser et nourrir le désir de ses lecteur·rice·s. La littérature érotique (en anglais, smut literature) prend de plus en plus de place sur le marché littéraire. En tant que société, on est activement en train de déconstruire et décomplexifier le désir et le sexe et on voit les répercussions de cette liberté sur les tablettes des librairies. Plongeons ensemble dans cet univers d’une multitude de possibilités. 

Le smut : c’est quoi ? Ça mange quoi en hiver ? 

Il y a plusieurs degrés d’intensité si on peut dire en termes de littérature érotique. Sur les différentes plateformes littéraires (la plus populaire étant Goodreads), on évalue souvent un roman selon son niveau de « spicyness », épicé, en français. Un roman peut avoir différents : 🌶 🌶 🌶 🌶 🌶

Pour un 🌶, on parle d’une histoire somme toute chaste, avec peut-être une excellente scène de french dans un bar bondé. Un peu de chaleur, mais sans plus. 

Pour un 🌶 🌶 🌶 🌶 🌶, on est dans des descriptions graphiques de scènes de sexe et l’aspect du roman tournera plus autour du désir, que nécessairement de la trame narrative.

La beauté de ce type de littérature, c’est qu’il y a en pour tous les goûts. Dépendamment de ce qui t’allume, tu peux trouver quelque chose qui te convient : certaines personnes sont centrées sur le récit, d’autres sur l’action. 

On peut souvent associer son type de littérature érotique à son genre de littérature préféré et ainsi trouver le type de roman érotique qui nous convient. Par exemple, si on tripe sur les romans fantastiques, on peut trouver une ligne de roman qui a une ligne narratrice dans un univers inventé. La série américaine ACOTAR (A court of torns and roses) est un de ces romans qui combine la littérature fantastique avec une trame narrative et des enjeux soignés, à des scènes sexuelles explicites. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. 

On peut aussi trier selon le type de trope qui nous attire : ennemi·e à amoureu·se, ami·e à amoureu·se, slow burn, amour impossible, proximité forcée, bref, peu importe ce qui vient te chercher, il existe de la littérature érotique qui le dépeint. 

On retrouve également beaucoup de récits érotiques sur différentes plateformes de fanfiction, où les amateurs de certaines séries de romans, films ou télévision vont créer leur propre version sexualisée de certains de leurs personnages fictifs préférés. 

Qu’est-ce qui fait que c’est si nice, qu’est-ce qui fait son charme ?

Il y a plusieurs aspects intéressants du fait que la littérature érotique s’est beaucoup développée au cours des dernières années. 

Toutes sortes de fantasmes

Premièrement, la diversité des œuvres entraîne une multiplication des façons d’exprimer le désir et le plaisir et donc de les raconter en histoires. On en retrouve de tous les goûts, pour tous les kinks, pour ceux qui trippent sur les histoires plus douces et celles plus intenses avec tellement de degrés entre les deux. 

Plus de female gaze

Un autre aspect intéressant : une bonne partie de cette littérature est écrite par des femmes et ça paraît. Personnellement, j’adore lire de la littérature érotique écrite par des femmes, parce que leur façon d’exprimer le désir, ce qui fait du bien, ce qui nous fait frémir, me paraît beaucoup plus réaliste. Elles mettent en plein le doigt (héhé) sur la façon d’exprimer des envies. On réduit ainsi le male gaze, présent dans beaucoup d’autres domaines érotiques. 

Stimule l’imaginaire

Un autre avantage de la littérature érotique : le côté fictif nous permet de rêver. Ce sont des situations inventées, ce qui nous donne l’espace pour fantasmer sur des situations qui ne nous arriveraient peut-être pas en général ou pour lesquelles on ne se permettrait pas de se laisser séduire. Dans la fiction, nos barrières tombent, nos désirs intérieurs font surface et on peut se laisser tenter par un côté plus sombre qu’on ne s’accorderait peut-être pas dans la vraie vie.

Bien sûr, aussi, il y a l’aspect plus beau que nature, plus grand que nature. S’imaginer avec un·e partenaire qui répond à absolument tous nos standards, à la fois physiques et sexuels, c’est bien sûr un peu utopiste, mais c’est la beauté de ce type de littérature : ça nous permet de rêver et le rêve attise le désir. Est-ce que les personnages sont souvent centrés à 100 % sur le plaisir de leur partenaire ? Absolument à cheval sur le consentement ? Un peu des demi-dieux ou déesses ? Certainement… mais justement ! C’est un fantasme, pourquoi ne pas rêver un peu ?

J’ai demandé à différentes lectrices ce qui les avait attirées vers ce type de lecture. Les réponses tournaient sensiblement autour de trois points : sortir de son quotidien, vivre ses fantasmes et la puissance des émotions. Lire une bonne histoire, bien construite, avec en plus, du contenu enivrant… rien de mieux pour sortir de sa vie, quelques heures, tout en restant confortablement installé sur son divan… ou dans son bain… ou son lit ! Comme on préfère !

Quelques recommandations

Que tu sois initié·e depuis longtemps aux plaisirs physiques et cognitifs de la littérature érotique, ou que tu y prennes tes premiers pas, n’hésite pas à aller à la découverte de ce qui te fait vibrer. Il y en a vraiment, vraiment, pour tous les goûts. 

Bon, bien sûr, malgré tous mes efforts, je n’ai pas pu lire tout ce qui existe, j’ai donc ici combiné mes lectures préférées avec des recommandations de la part de différentes lecteur·rice·s de confiance. En espérant que ça puisse te donner une bonne introduction dans le monde de la littérature érotique. (Les titres sont souvent anglophones, mais on retrouve beaucoup de bonnes traductions) :

  • Voici un lien vers les meilleurs 100 smut reads of all times. (Mes romans préférés dans la catégorie fantastique sont les romans de Sarah J. Maas et dans le réalisme, j’ai beaucoup aimé ceux d’Emily Henry, on parle d’environ des 🌶 🌶 🌶).
  • Voici aussi un lien Goodreads avec différentes suggestions par thèmes.
  • Ici, on retrouve les 30 meilleures lectures érotiques du moment, selon Booktok !
  • Ici, une sélection de romans érotiques queers.

Pour de la littérature érotique québécoise, je te suggère trois titres :

  • Le carnet écarlate : fragments érotiques lesbiens
  • Travaux manuels : recueil de nouvelles érotiques
  • Pulpe : recueil de nouvelles érotiques

Bonne lecture ! 😏

Si la lecture n’est pas ton fort, que la pornographie vidéo non plus, et que tu aimerais bien avoir une alternative pour faire mousser ton désir, la pornographie audio pourrait être la solution ! On te dit tout de ce type de porno ici.
author-avatar

À propos de Marie-Christine Chartier

Rédactrice pigiste | Pronoms: elle/la | Autrice de romans de fiction, rédactrice pour différentes plateformes, bébé humoriste, bref, ma journée en est une réussie si j’ai écrit quelque chose. J’ai eu plusieurs vies : athlète, étudiante et chercheuse et maintenant autrice/artiste. Ma curiosité et mon amour des gens et des relations humaines sont le moteur derrière mes réflexions. C’est d’ailleurs ce qui m’a menée ici pour parler de sexualité, d’amour, de passion, de désir, de plaisir, et de tout ce que ce mélange implique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié Les champs obligatoires sont indiqués avec *