Comment être un·e allié·e pour san partenaire durant son cycle menstruel

À mon avis, plus les individus seront éduqués au sujet du cycle menstruel, plus la compréhension collective sur les différents besoins des personnes qui le vivent sera grande. Si tu es une personne qui menstrue, c’est le moment de partager cet article à tan partenaire, car les informations suivantes pourraient lui être utiles. 

Selon le sondage réalisé par le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) en 2021, 64 % des répondant·e·s (principalement des femmes cisgenres) affirment recevoir du soutien de leur entourage (partenaire[s]) et proches, employeur·se·s, professeur·e·s ou enseignant·e·s) pendant leurs menstruations. 

Cependant, ce n’est pas le cas pour 26,3 % des répondant·e·s. Les personnes qui menstruent qui ne reçoivent pas de soutien souhaiteraient : 

• une compréhension générale de leur condition (21 %) ; 
• un soutien émotionnel (13,5 %) ; 
• un accès gratuit aux produits menstruels (12,4 %). 

Parmi les répondant·e·s qui sont aussi des employeur·se·s ou des professeur·e·s, 52,6 % seraient enclin·e·s à donner des jours de congé, 42 % le feraient éventuellement et 5,4 % refuseraient d’en accorder. 

Pourquoi c’est important d’être un·e allié·e ?

Être un·e allié·e durant le cycle menstruel de tan partenaire, c’est bien plus qu’une simple démonstration de soutien : c’est une preuve concrète de respect, de compréhension et d’amour. Ça contribue à créer un espace sécuritaire où les besoins cycliques de la personne menstruée sont non seulement entendus, mais aussi valorisés.

Ce rôle va au-delà de l’individuel : en brisant les tabous et en normalisant les discussions autour des menstruations, chaque allié·e devient vecteur de changement vers une société plus inclusive et bienveillante. C’est aussi une belle opportunité de renforcer votre relation en montrant que tu portes attention à ses réalités et que tu es prêt·e à y répondre avec empathie.

Ça veut dire quoi, être un·e bon·ne allié·e ?

Lorsque j’ai interrogé ma communauté sur Instagram à propos de leurs formes de soutien préférées, on a mentionné le besoin d’espace pour être seul·e, le souhait que leur partenaire comprenne le cycle menstruel et prenne en charge certaines tâches. Voici d’autres pistes d’action pour offrir ton soutien comme allié·e :

1. La compréhension générale (ou comment ne pas remettre le fardeau d’éducation sur l’autre)

L’éducation est une grande source de pouvoir. Si tu ne sais pas par où commencer pour mieux comprendre le cycle menstruel, sache que tu peux trouver des informations fiables en ligne sur des sites comme celui du RQASF ou sur mon blogue. N’hésite pas à écouter des balados ou des conférences qui approfondissent la question avec des professionnel·le·s ou à mettre ton nez dans un livre ou un article qui porte sur le sujet (exactement comme celui-ci). 

Comprendre le cycle menstruel permet non seulement de déconstruire des mythes (non, le sang menstruel n’est pas sale), mais aussi d’intervenir lorsque quelqu’un propage une idée fausse ou discrimine une personne qui menstrue. Ça aussi, ça fait partie du travail d’allié·e ! 

2. Le soutien émotionnel et organisationnel 

L’accueil et l’écoute sont deux outils précieux lorsqu’on souhaite aider une personne qui a ses règles. Tu peux lui demander ce dont elle a besoin, ce qui lui ferait du bien. Au fil du temps, tu développeras ta proactivité et tu seras en mesure de répondre à ses besoins sans même qu’elle te le demande.

Voici des exemples concrets et utiles de soutien émotionnel et organisationnel : 

• Éviter d’organiser une sortie ou des activités sans consulter la personne menstruée au préalable. 
• T’assurer d’avoir des collations et/ou des repas prêts dans le frigo. 
• T’occuper des tâches domestiques, des enfants, des animaux. 
• Avoir sous la main ce qui aide à diminuer la douleur (acétaminophène, ibuprofène, etc.). 
• Éviter en tout temps les blagues ou les commentaires de mauvais goût en lien avec les menstruations ou le syndrome prémenstruel (SPM). On laisse ça aux années 1990. ;) 
• Et aller chercher les produits menstruels nécessaires au besoin.

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Malheureusement, les menstruations viennent souvent accompagnées de douleurs menstruelles (maux de ventre ou douleurs lombaires, crampes, maux de tête, migraine, etc.).

Si c’est le cas pour tan partenaire, voici quelques idées à essayer pour lui offrir du soulagement :

• Lui demander s’iel aimerait avoir un massage (certaines personnes qui menstruent aiment bien, alors que d’autres préfèrent ne pas être touchées. Le consentement ici, c’est la clé).
• Te renseigner sur les tisanes qui peuvent aider à soulager les douleurs menstruelles (ex. : les feuilles de framboisier) et lui en préparer pendant ses règles. 
• Avoir un coussin chauffant (de type Sac magique ou fait à la maison) à portée de la main.
• Utiliser une application où chaque partenaire peut se connecter et avoir accès en temps réel à l’évolution du cycle de la personne qui menstrue. C’est très pratique pour se mettre une petite alerte quelques jours avant les menstruations et préparer les outils d’autosoins appropriés ;) Une autre option serait de noter dans ton calendrier le cycle de tan partenaire.

3. L’accès aux produits menstruels 

Avis aux employeur·se·s : pourquoi ne pas offrir des produits menstruels gratuits dans les salles de bain au bureau ? Ça peut réellement faire toute la différence !

Sinon, pourquoi ne pas proposer à tan partenaire de partager (ou même de couvrir la totalité) les frais des produits menstruels ? C’est aussi une autre façon inspirante et concrète d’offrir du soutien tangible et d’être un·e allié·e aux changements systémiques.

Chaque étape du parcours menstruel offre des enseignements essentiels. En étant un·e allié·e, tu permets à tan partenaire d’écouter et de respecter sa nature cyclique, ce qui lui donne l’occasion de cultiver une relation plus profonde avec son corps et de favoriser son bien-être et son épanouissement personnel.

Ce cheminement vers l’acceptation et la célébration de sa cyclicité est non seulement un acte de bienveillance envers soi-même, mais aussi un pas vers une transformation positive de sa relation avec le monde qui l’entoure. 

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*Cet article est un extrait édité tiré du livre Flots intérieurs : Vivre au rythme de mon cycle menstruel pour éviter l’épuisement de Marie-Pier Deschênes

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