Pour la majorité de nos lecteurs et lectrices, je n’ai assurément pas besoin de vous expliquer ce que c’est. Probablement qu’à la simple vue de ce mot maudit, vos orteils frisent et vos oreilles saignent.

Est-ce qu’il existe un plus gros turn off qu’une inégalité dans le partage de la charge mentale ? Bon, force est d’admettre que oui, il en existe. Genre, Donald Trump qui chante du Ariana Grande dans un karaoké : thank you, next.

La charge mentale prend toutes sortes de formes ; elle se faufile et s’immisce sans préavis ni garantie. Elle peut se manifester différemment d’une personne à l’autre : des petits détails organisationnels aux grandes questions existentielles. Certaines personnes la décrivent comme étant l’agenda du couple ou de la famille, le cerveau de l’opération, la mère dans le couple, être germaine, etc.

TW — Parenthèse passive-agressive : peut-être que ta blonde n’aurait pas à agir comme une Germaine si t’agissais pas comme un gamin

La dynamique conjugale

Bref, avec toutes ces questions qui déferlent dans ta tête, pas surprenant que tu n’aies pas le temps de fantasmer sur tan partenaire. Ta tête fait des heures supplémentaires qui ne sont même pas rémunérées : c’est du travail invisible que tu fais 24/7. C’est tout un défi d’arriver à se détendre et savourer les moments de connexion alors que tu passes en revue ta to-do list dans ta tête. À la longue, ça affecte considérablement la femme flamme dans le couple. Tu accumules les déceptions et les frustrations, avec raison. 

Peut-être me diras-tu que tan partenaire n’a jamais eu à prendre ce rôle-là et qu’iel ne sait pas comment faire sa part. C’est vrai que c’est tout un défi d’apprendre à prendre sa place et laisser la place à l’autre. Ça prend énormément de communication, que ce soit au niveau familial, conjugal, social, personnel, etc. Sache que t’as le droit d’avoir envie qu’on prenne soin de toi comme tu prends soin des autres. Tu dois pouvoir te mettre le cerveau à off une fois de temps en temps, que tu sois en couple ou non. Sentir qu’on peut faire confiance à son partenaire a forcément un impact sur le laisser-aller qu’on arrive à expérimenter dans la chambre à coucher, pour ne nommer que cet exemple. C’est important d’être bien avec la dynamique dans laquelle tu vis, parce qu’elle a un impact sur plusieurs sphères de ta vie. 

La vision du couple est différente d’une personne à l’autre, certaines personnes sont confortables dans leur manière de fonctionner et c’est parfait ainsi. Néanmoins, il n’est pas rare qu’un partage inégal de la charge mentale crée un fossé entre les partenaires. En fait, la plupart du temps, ça instaure une dynamique unidirectionnelle de « prendre soin ». Le partenaire qui assume toute la charge mentale tend à infantiliser l’autre et à se positionner comme un parent, inconsciemment. Une relation égalitaire devrait permettre, si tel est le désir, d’alterner entre « donner » et « recevoir ». Pour être dans une relation sécurisante, l’idéal est de sentir que l’on peut être vulnérable devant l’autre et avoir confiance qu’iel prendra le relais au besoin. 

Comment rééquilibrer la charge mentale ?

Reconnaître la charge mentale de notre partenaire est un début, mais encore faut-il passer des paroles aux gestes. Prenons l’initiative de trouver comment rééquilibrer la dynamique sans attendre de se faire prendre par la main. Bien que l’autre soit plein de bonne volonté, lorsqu’on se fait dire « t’as juste à me dire quoi faire et je vais le faire » ça ne nous aide pas. On finit par le faire soi-même plutôt que de perdre du temps à expliquer comment le faire. Ça empêche les deux parties d’apprendre à se partager la charge mentale lorsqu’on décide de rester dans nos bonnes vieilles pantoufles.

Si tu es bien dans tes pantoufles, garde-les, mais je t’en prie, prends le temps de regarder si elles sont confortables seulement parce que tu ne vois plus leur usure à force de les porter. Je ne suis pas en train de dire de changer de marque et de t’en acheter des nouvelles. Peut-être que tu peux les pimper un peu ? Peut-être que si tu optimises ton confort podiatrique, tu aurais moins mal au dos ? Tu marcherais plus rapidement ? Tu serais moins fatigué.e à la fin de la journée ? T’aurais peut-être même le goût de te laisser tenter par un bon massage de pied bien huileux… 

J’espère t’as compris que je ne parle pas de pantoufles.

Faire des introspections fréquentes

Je pense qu’il faut se remettre en question fréquemment et vérifier si notre relation nous convient sur différents aspects. Demandons-nous quels sont nos besoins, nos priorités, nos envies, nos limites, notre zone de confort, nos ambitions, etc. Quelles sont les répercussions de nos rôles respectifs dans notre couple ? Quelle est notre dynamique ? Est-ce qu’elle nous convient ? Quels sont les impacts des tensions non résolues entre nous ? 

Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses, parce qu’il n’y a pas de manière universelle de fonctionner. Nos besoins évoluent et s’expriment différemment au courant de notre vie. L’important, ce n’est pas d’avoir une répartition parfaite de la charge mentale dans le couple, mais plutôt d’être bien, de se sentir respecté.e, entendu.e et épanoui.e.

À chacun.e ses fantasmes, mais qui n’a jamais été allumé par un petit commentaire comme… j’ai lavé les vêtements des enfants, j’ai parti une mijoteuse, je suis allée à l’épicerie et j’ai rempli le congélateur, j’ai pris rendez-vous avec le notaire… sentez-vous les frissons d’excitation vous parcourir l’échine ? Mmmm… 

Bonne continuité dans cette grande aventure !

author-avatar

À propos de Anne

Collaboratrice | Pronoms : elle/la | Avec 8 ans d’étude dans le domaine de la psychologie à mon actif et une maîtrise en psychoéducation en voie d’obtention, tu comprendras que je suis passionnée par les relations interpersonnelles. Mon autre passe-temps : chialer sur le patriarcat. La féministe intersectionnelle qui sommeille en moi n’est jamais bien loin (OK, la vérité c’est qu’elle ne sommeille pas pantoute). Depuis que je suis devenue maman, mon militantisme féministe a pris tout son sens. Ici, j’espère arriver à vulgariser des concepts, à ouvrir la discussion sur différents enjeux, à te faire rire et idéalement, à te faire réfléchir. Il y a de fortes probabilités qu’à travers ça, je me gâte avec 2-3 petites craques passives agressives… question d’avoir just a little fun 😉  !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié Les champs obligatoires sont indiqués avec *