Aaaa aaah aaah le fameux coming out. Le partage de soi aux autres pour souligner nos différences colorées. Un partage qu’on peut parfois remettre en question autant concernant sa nécessité que la pression englobant cette discussion identitaire. Cette dite pression ! Celle de devoir aviser les autres de sa marginalité aka l’adoration pour en outre le mot slay, les cafés glacés au lait d’avoine et pour la petite pensée intrusive qu’au final, tout le monde est sûrement un peu… 💅🏼 You know.
Outre ses différences communes, partager son identité sexuelle et de genre lorsqu’elle sort de l’hétéronormativité et de la cisnormativé peut être un processus qui apporte à la fois son lot de peur et de libération. Considérant que chaque expérience de vie est unique et magnifique par sa diversité, je t’invite à te rappeler que tu es la meilleure personne placée pour choisir de faire un coming out ou non aux gens à qui tu souhaites en faire part. Ce n’est pas un passage obligé et si tu décides de faire autrement, ça ne te rend pas moins queer.
Voici par contre quelques trucs et astuces si tu considères faire ton coming out.
Priorise ta sécurité physique
Prioriser sa sécurité peut prendre plusieurs directions tout dépendant du contexte dans lequel tu vis. Reconnaissant que la queerphobie est encore un virus propagé de ville en ville, certains milieux sont moins sécuritaires que d’autres malheureusement. Je t’invite donc à observer ton environnement, à porter attention aux agissements des gens qui t’entourent et à regarder les politiques d’équité, de diversité et d’inclusion de ton milieu si tu es étudiant·e ou employé·e. Avoir en tête le background social dans lequel tu te trouves te permettras d’avoir une meilleure connaissance des potentielles réactions. Connaître les politiques de ton milieu pourra aussi te servir si jamais ta sécurité est ébranlée.
Les safe spaces peuvent également se retrouver dans des lieux/évènements pour les personnes queers que tu peux trouver sur Facebook, Instagram et TikTok. T’initier à des safe spaces queers pourrait te permettre de rencontrer des personnes qui partagent une identité sexuelle ou de genre similaire à la tienne sans avoir besoin de te justifier comme un coming out le sous-entend des fois.
Vas-y à ton rythme
Partager son identité sexuelle ou de genre peut se faire graduellement, par exemple en commençant avec une personne de confiance, comme tan bestie, un·e membre de ta famille, un·e collègue, tan professionnel·le en santé ou autre. Adopter une approche progressive dans ton processus de coming out peut te permettre d’honorer les émotions qui te traversent tout en écoutant tes limites.
Si tu es du type direct, fire kind of energy 🔥 tu peux aussi opter pour la méthode Band-Aid arraché d’un coup sec et faire une annonce générale en vrai ou via les réseaux sociaux.
Garde en tête que le coming out n’est pas nécessairement linéaire. Il se peut que tes étiquettes identitaires fluctuent à travers le temps et que ton coming out passe du singulier au pluriel. Si c’est le cas, tu peux toujours réévaluer tes besoins, à savoir si tu souhaites partager les termes qui te définissent mieux à un large groupe de personnes ou seulement aux gens intimes à toi et à qui tu souhaiteras le partager au fil du temps.
Permets-toi de communiquer selon tes zones de confort
L’art de communiquer est assez switch energy dans le sens ou plusieurs médiums s’offrent à toi pour faire ton coming out. Il y a le classique face-à-face « maman, je suis queer », mais cette technique est loin d’être pour toustes. Une lettre, un message vocal ou encore insérer ton coming out dans une activité comme une randonnée, un moment café partagé ou encore faire du dessin avec la personne à qui tu souhaites te confier peuvent être des alternatives moins confrontantes. Certaines personnes utilisent également des références queers pour initier la discussion : partager ton amour pour une scène de film, une chanson ou encore une personne queer, peut être une façon d’amener le sujet de manière à ce qu’il rebondisse ensuite sur toi et ton identité.
Communiquer avec ses zones de confort, c’est aussi reconnaître celles des autres. Je te suggère donc, avant d’ouvrir la discussion, de regarder le langage non verbal de la personne et de voir si elle est dans une posture d’ouverture. Commencer par lui demander si elle est disposée à avoir une discussion plus sérieuse peut aussi lui démontrer le respect que tu lui portes.
Pense à ce que tu veux communiquer
Lors de cette discussion, toutes sortes d’émotions peuvent remonter en toi — sache que c’est totalement valide. Pour te permettre de vivre tes émotions tout en partageant ton identité, il peut être utile d’avoir une petite liste de rappels personnels et pour l’autre.
Voici donc une liste de points sur lesquels tu peux te questionner et que tu peux prendre en note pour être certain·e de partager tout ce que tu souhaites tout en te permettant d’être dans tes feels :
- Quelles sont tes limites par rapport à expliquer ton coming out ?
- Est-ce que ton identité sexuelle ou de genre a des nuances comparativement aux définitions qu’on peut retrouver sur le web et aimerais-tu les partager ?
- Est-ce que ce coming out doit rester secret ? Est-ce que la personne peut en parler aux autres pour t’aider à alléger certaines discussions ?
- Est-ce que ton coming out implique des changements dans les dynamiques de tes relations ? Est-ce qu’il y a un changement de prénom, de pronom et d’accords ou encore des sujets qui te sont plus sensibles ?
- As-tu des attentes/besoins envers la personne à qui tu t’ouvres ? Par exemple : du soutien dans les soupers de famille, être la personne qui propose de se présenter avec son prénom et pronom, intervenir lorsqu’il y a de la queerphobie, etc.
- Quelles sont tes prochaines étapes (s’il y en a) à la suite de ton coming out ?
Fais-le pour toi et pour toi uniquement
C’est parfois si facile de se sentir redevable aux autres avant soi. Prends donc ceci comme un doux rappel que la personne que tu es et deviens est propre à toi et toi uniquement. Ton orientation et ton identité sont des éléments qui t’appartiennent et tu es la seule personne qui peut s’exprimer entièrement sur la vision et les ressentis de ton être.
Si tu souhaites le partager aux autres et que tu ressens une résistance intérieure, je t’invite à identifier comment celle-ci s’exprime en toi. Est-ce une question de pression sociale, culturelle, familiale ? Identifier cette pression peut t’offrir une clarté à savoir si cette résistance te mène à agir pour les autres ou pour toi, encore une fois.
Prépare-toi un safety net
Appréhender des réactions négatives à ton coming out est totalement valide. Te préparer en écrivant des affirmations positives, en avisant ta personne de confiance des coming outs à venir et des appréhensions, peut te permettre d’alléger ta charge émotionnelle et mentale. Bien que le coming out se veuille une expérience pour soi, n’hésite vraiment pas à impliquer l’amour et le soutien des gens qui te supportent déjà.
Gros câlin, peu importe ta décision
Au final, peu importe les directions que tu souhaites prendre pour ton coming out, sois fier·ère de toi pour toutes ses introspections et habiletés communicationnelles que tu développes. Mine de rien, tu améliores ton intelligence émotionnelle. Ce que tu peux traverser en ce moment est le miroir de l’être résilient·e qui choisit d’aimer et d’être, librement et authentiquement. Il y a de quoi célébrer ça !
