Il y a quelques jours, on te demandait sur Instagram c’est quoi, pour toi, le sexe vanille et ce que tu en penses. On te jase des réponses qu’on a reçues ici.

En sixième année, alors que la plupart de mes amies regardaient MusiquePlus et le vidéoclip de Candy Shop, qu’elles parlaient de la virginité de Britney et jouaient à la bouteille dans l’autobus, moi, mes parents m’avait chicanée parce que j’avais été prise en train de regarder Loft Story, qu’ils jugeaient beaucoup trop sexuel pour une préadolescente. 

Surprotégée, ma découverte de la sexualité s’est donc plutôt faite par l’entremise des potins croustillants que mes ami.e.s me racontaient, au fil des années. Si on dit toujours que le fait d’avoir des attentes de performance sexuelle, c’est la faute de la porno, il ne faut pas non plus négliger l’influence d’être ado et de savoir ce que tes BFFs font sous les draps. 

D’une histoire à l’autre, j’ai pu m’inspirer et me bâtir un répertoire de pratiques « indispensables  ». Est-ce que, personnellement, je les trouvais toutes le fun ? 🤷‍♀️ Difficile à dire. Mais est-ce que je les faisais quand même, par souci de devoir performer et surtout, pour éviter la pire situation eveeer : avoir la réputation d’être plate au lit, aka d’être vanille ? hmmm sounds familiar.

Bien des années plus tard et un peu de sagesse en plus, en écoutant un ami me demander combien de sextoys les gens ont en moyenne, sous-entendant le besoin de se faire rassurer qu’il était plus wild que la masse, je me suis posé des questions.

Pourquoi cette crainte que notre sexualité soit trop peu, comparée à celle des autres ? Est-ce qu’être vanille c’est vraiment la fin du monde ? Pis c’est quoi la norme de toute façon ?

Je me suis donc tourné vers Instagram pour faire une petite étude sur le sujet, à la bonne franquette, question de démystifier un peu c’est quoi le sexe vanille, et pour savoir si c’est aussi pire que la rumeur le veut.

Ça vient d’où cette expression ?

Selon Hallie Lieberman, autrice et historienne du sexe et du genre, l’expression nous viendrait tout droit des années 1970 (en plein dans l’époque de la révolution sexuelle), alors que la diversité sexuelle et de genre commençait enfin à être célébrée et à sortir de l’ombre. 

La communauté kink, étroitement liée à la communauté queer, était jusqu’alors (et même parfois encore), pointée du doigt pour ses pratiques et préférences qualifiées de « perverses » — lovely.

Elle aurait donc inventé ce terme pour définir les personnes à la sexualité « non kinky ». Puis, revirement de situation, d’année en année et avec de la porno jouant de plus en plus dans les extrêmes, c’est la sexualité vanille qui a commencé à devenir la mal-aimée. 

Entendre d’autres raconter leurs aventures et se faire dire : « Hein, t’as jamais fait ça ? Même ma grand-mère doit l’avoir fait. », laisse-moi te dire qu’en début de vingtaine, tu te remets en question.

Ça veut dire quoi être vanille ?

Si on se fit à la bible du langage commun, le Urban Dictionary, une sexualité vanille, ça fait référence à du sexe de base, conventionnel, sans aucune trace de BDSM ou même de kinks quelconques. Bref, on pourrait dire que c’est basic

Ça reste assez large comme définition. Et subjectif — ce que tu considères conventionnel pourrait être olé olé pour tes voisin.e.s. Du sexe oral, c’est kinky ou vanille ? Pis la pénétration anale, elle ? Pis faire ça dans la piscine publique du quartier aux petites heures ?

Pour ma petite étude, j’ai donc posé la question suivante à nos abonné.e.s : 

« Pour toi, c’est quoi du sexe vanille ? »

Certaines réponses ressemblaient beaucoup à la définition du Urban Dictionary. D’autres étaient légèrement plus négatives et l’expliquaient comme étant routinier, prévisible, prude, ou encore, toujours pareil.

Mais 65 % des réponses utilisaient des qualificatifs positifs pour décrire le sexe vanille. Tendre, doux, sensuel, rassurant, attentionné et romantique sont tous des mots qui sont ressortis. Certaines personnes l’ont même associé à « faire l’amour » ou à du sexe « avec une connexion émotionnelle ». Ça concorde avec le fait que 88 % des personnes ont répondu « en couple » quand je leur ai demandé ça se faisait plus dans quelle situation — les autres choix étant avec une fréquentation, un.e ami.e avec bénéfices ou lors d’un one night stand.

De manière générale, ce qui est ressorti c’est que ce n’est peut-être pas nécessairement l’acte lui-même qui est vanille, mais plutôt la manière de le faire. Interesting

Être vanille, c’est-tu si pire que ça ?

Poursuivant mon étude hautement scientifique, j’ai voulu savoir si les gens trouvaient le sexe vanille plate ou le fun. La majorité a répondu que ça dépendait des fois. Fair enough. Toutes les parties de jambes en l’air ne sont pas égales. Mais, 33 % ont quand même affirmé que c’était le fun, contrairement à seulement 6 % qui ont dit que c’était plate. 

Tiens, tiens. Semblerait-il que la mauvaise réputation de ce style de sexualité commence tranquillement à s’effondrer. Si c’est le fun, est-ce que ça mène aussi à l’orgasme ?

Ici, les réponses étaient partagées :

  • 22 % des répondant.e.s ont affirmé toujours avoir un orgasme pendant du sexe vanille ;
  • 37 % en avoir souvent ;
  • 26 % de temps en temps ;
  • 15 % n’en ont jamais.

Sans être le but ultime de la sexualité, on s’entend que l’orgasme reste un facteur important.

Ni mieux, ni pire

Je te laisse juger par toi-même, mais finalement, selon ces réponses, le sexe vanille, ça ne serait peut-être pas si désagréable 🤔 . Pour plusieurs, il semblerait même que ce soit satisfaisant.

Mais, en fin de compte, comment tu vis ta sexualité, ça te revient. Que ce soit soft ou hard core, que tu aimes les mots doux ou les fessées, que tu préfères le missionnaire ou être suspendu.e la tête en bas, que tu sois en couple, en orgie ou seul.e, et peu importe ce que tes ami.e.s, font de leur côté ou le nombre de jouets qu’iels ont, ce qui est primordial, c’est que toi tu ailles du fun — et peut-être un ou deux orgasmes au passage.

author-avatar

À propos de Laurence Gribling

Rédactrice | Pronoms : elle/la | Fan de café, féministe intersectionnelle, cat lady, et nomade à mes heures, j’ai porté plusieurs chapeaux avant de prendre celui de rédactrice en chef pour JUST A LITTLE FUN. Entre deux jeux de mots et une référence de culture pop, j’espère aider à changer les normes, à éclaircir les tabous, bref, à shaker un peu la sexualité pour la débarrasser de ses chaînes, un article à la fois.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié Les champs obligatoires sont indiqués avec *